vendredi, mai 17, 2024
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Journée de la liberté de la presse en Guinée : entre le marteau de la junte et l’enclume de la répression, la HAC joue un rôle

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Alors que le monde se prépare à célébrer la Journée internationale de la liberté de la presse ce vendredi, 3 mai , les organes de presse et les journalistes se retrouvent coincés sous les bottes de la junte militaire dirigée par Mamadi Doumbouya, Général de Corps d’Armées. Depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire le 5 septembre 2021, le pays a été le théâtre d’une série de mesures répressives visant à museler la voix des médias et des journalistes indépendants.

Dans ce contexte, l’oppression flagrante de la liberté de la presse en Guinée est une honte pour toute nation qui se prétend démocratique. Alors que le monde se prépare à célébrer cette grande Journée internationale de la liberté de la presse, nous sommes forcés de faire face à une réalité sombre et inquiétante dans notre propre pays.

Les médias indépendants sont ciblés par des mesures de censure et de répression, allant de la suspension de leurs opérations à la détention arbitraire de leurs journalistes. Cette intimidation systématique vise à étouffer toute voix discordante et à maintenir un contrôle absolu sur le flux d’informations dans le pays.

Cette HAC là !

Depuis l’avènement de la junte militaire au pouvoir le 5 septembre 2021, le paysage médiatique guinéen a été plongé dans l’obscurité. Des médias respectés tels que Espace FM et TV, Djoma Radio et TV, Evasion Radio et TV sont arbitrairement brouillés pendant plus de six mois, retirés des bouquets de distribution d’images Canal+ et Startimes sur ordre de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Cette action draconienne a entraîné le licenciement de plus de 500 employés de ces médias, laissant des familles entières dans la détresse.

Ces médias, qui étaient auparavant des voix indépendantes et critiques, ont été réduits au silence par des décisions politiques arbitraires. Leur exclusion des plateformes de diffusion les plus largement utilisées a eu un impact dévastateur sur leur capacité à informer le public et à jouer leur rôle vital de contre-pouvoir dans une société démocratique.

Le brouillage des signaux de ces médias a été bien plus qu’une simple interruption de diffusion ; c’est une attaque délibérée contre la liberté d’expression et le droit du public à être informé de manière impartiale. En privant les Guinéens de sources d’information indépendantes, les autorités ont sapé les principes démocratiques sur lesquels repose toute société libre et ouverte.

La répression de ces médias a également eu un impact économique désastreux, privant des centaines de travailleurs de leur gagne-pain et plongeant de nombreuses familles dans la précarité. Ces journalistes, techniciens et employés des médias, qui ont consacré leur vie à informer le public, se retrouvent maintenant sans emploi, victimes des politiques répressives d’un régime toujours prêts à sanctionner, même illégalement.

En réprimant de manière aussi flagrante la liberté de la presse, le CNRD en place en Guinée montre son mépris total pour les valeurs démocratiques et les droits de l’homme.

Au nom de l’éthique et de la déontologie?

En outre, des sites d’informations indépendants tels que depecheguinee.info, inquisiteur.net ont été suspendus pour des périodes allant jusqu’à neuf mois, sans explication valable, sous prétexte de « manquement à l’éthique et de la déontologie ». Cette censure injuste et illégale prive les Guinéens de leur droit fondamental à l’information impartiale et diversifiée.

Ces sites Web, qui étaient souvent parmi ces nombreuses sources d’informations critiques et non censurées dans un paysage médiatique de plus en plus restreint, ont été réduits au silence par des décisions arbitraires prises par les autorités. La justification souvent avancée de « sécurité nationale » est utilisée de manière abusive pour étouffer toute dissidence et empêcher la diffusion d’informations qui pourraient mettre en lumière les abus de pouvoir et les violations des droits de l’homme perpétrés par le régime en place.

En suspendant ces sites d’informations, les autorités guinéennes violent non seulement les principes fondamentaux de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, mais elles privent également les citoyens guinéens d’accéder à une information diverse et pluraliste. Dans un environnement où les médias traditionnels sont déjà soumis à une censure et à un contrôle étroits, la fermeture de ces sites Web indépendants laisse un vide important dans le paysage médiatique et nuit à la transparence et à la responsabilité gouvernementales.

Cette censure arbitraire est une atteinte directe à la démocratie et à l’état de droit en Guinée. Elle démontre le mépris flagrant du régime en place pour les libertés fondamentales et les droits de l’homme, et sa volonté de maintenir son emprise sur le pouvoir en réduisant au silence toute voix dissidente.

La voix de la liberté qui s’élève !

Le cas du secrétaire du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa, emprisonné en janvier 2024 pour avoir simplement protesté contre le harcèlement de la presse par les autorités de la transition, est une illustration choquante de la répression croissante contre les voix dissidentes. D’autres journalistes ont également été ciblés, certains se voyant interdire d’exercer le métier de journaliste pendant une période dépassant, pour certains, six mois. Quelle injustice !

L’emprisonnement de Sékou Jamal Pendessa a envoyé un message alarmant aux journalistes et à la société civile en Guinée : toute critique du gouvernement ou tentative de défendre les droits de la presse peut être sévèrement réprimée. Cette répression cible délibérément ceux qui osent défier l’autorité et remettre en question les actions du régime en place, sapant ainsi les fondements mêmes de la démocratie.

En emprisonnant un représentant de la presse, les autorités envoient un signal clair : toute tentative de remise en question du statu quo sera réprimée avec la plus grande fermeté. Cette répression crée un climat de peur et d’intimidation qui dissuade les journalistes et les médias de faire leur travail de manière libre et indépendante, et mine ainsi la qualité et la diversité de l’information disponible pour le public.

Il est indéniable que l’atmosphère qui règne sur les entreprises de presse en Guinée est étouffante et oppressive. La junte militaire, dans sa quête de maintien du pouvoir, tente de réduire au silence toute critique de sa gestion catastrophique des affaires publiques. Les répressions brutales lors des manifestations, les détournements de fonds publics, la corruption généralisée et l’opacité dans la conduite de la transition sont autant de sujets tabous que les autorités cherchent à étouffer.

En cette Journée internationale de la liberté de la presse, il est impératif que la communauté internationale condamne fermement ces actes répressifs et exige le respect des droits fondamentaux des journalistes et des médias en Guinée. La liberté de la presse est un pilier essentiel de toute société démocratique, et son érosion en Guinée est une menace pour la stabilité et le progrès du pays. Il est temps que la voix de la vérité soit libérée de ses chaînes et que la lumière de la transparence soit autorisée à briller à nouveau sur notre nation.

Laguinee.info

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