dimanche, mai 12, 2024
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Débarcadère de Kaporo : Impactés par la crise du carburant, les pêcheurs tirent la sonnette d’alarme

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Depuis l’explosion du dépôt de carburant à Kaloum en décembre dernier, plusieurs secteurs d’activités en Guinée tournent au ralenti. Parmi ceux-ci, la pêche artisanale a subi une forte baisse d’activité ces dernières semaines en raison d’une pénurie de carburant. Les pêcheurs font face à d’énormes difficultés pour maintenir leurs activités pendant cette période difficile, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.

Ibrahima Camara, l’un des responsables des pécheurs

Ibrahima Camara, l’un des responsables des pêcheurs, témoigne de ces défis rencontrés par ses collègues depuis le début de la crise de carburant. Selon lui, les activités au débarcadère de Kaporo sont presque à l’arrêt. Les pêcheurs ont du mal à assurer leur quotidien en raison du manque d’approvisionnement en carburant, ce qui rend leurs déplacements pour la pêche extrêmement compliqués.

Cette situation a mis les pêcheurs dans une situation précaire, les obligeant à faire face à des difficultés financières et opérationnelles importantes. La rareté du carburant affecte directement leur capacité à travailler et à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

« Au port de Kaporo, ça ne travaille pas. On ne gagne pas le carburant. Nous avons écrit au ministère mais jusqu’à présent rien. Il y a une délégation qui était venue nous dire que le secrétaire général est en train de voir ce qu’il peut faire. A la station qui est là, ils refusent de nous laisser prendre le carburant là-bas. Ils disent qu’on ne peut pas mettre dans les bidons et nos réservoirs on ne peut pas les envoyer jusqu’à la station, ils ne sont pas adaptés. Nous avons communiqué dans les radios. Nous avons tout fait, nous les pêcheurs sortons sur la rue et ce n’est pas la meilleure solution », se plaint le responsable des pêcheurs de Kaporo.

Bangoura Mohamed, un pêcheur
Bangoura Mohamed, un pêcheur

Bangoura Mohamed, un pêcheur local bien connu, se retrouve dans une impasse depuis deux semaines. Arrêté en contemplant les pirogues immobiles, il explique que son incapacité à travailler découle du refus des stations de ravitailler en carburant les embarcations des pêcheurs.

Sous un visage fatigué et préoccupé, Bangoura exprime sa frustration face à cette situation qui affecte non seulement sa vie professionnelle mais aussi celle de nombreux autres pêcheurs dans la région.  « Ici, depuis l’explosion du dépotoir de carburant en ville, nous les pêcheurs nous vivons un calvaire. Même si nous partons dans les stations ils disent notre réservoir n’est pas recommandé. Comme vous le voyez, il y a des pirogues qui n’ont pas bougé il y a une semaine. Moi, hier, on n’a pas préparé et aujourd’hui encore je ne crois pas, parce que les pirogues ne bougent pas à cause de l’essence », explique-t-il.

Face à la crise actuelle, Bangoura exprime sa profonde préoccupation et lance un appel pressant au ministère de la Pêche et de l’économie maritime. Il implore son intervention afin de faciliter l’approvisionnement en carburant pour les pêcheurs. Il met en garde contre les possibles répercussions sur les activités de pêche si cette aide n’est pas rapidement apportée, soulignant ainsi le risque de perturbation majeure dans ce secteur crucial.

« Je demande aux autorités de nous aider, nous souffrons énormément. Si on ne pêche pas, on ne va manger. Nos réservoirs portables quand tu prends ça tu pars à la station, ils disent que cela est interdit. Donc, on ne met pas dans les bidons et les réservoirs aussi, ils ne nous permettent pas. Nous demandons à notre ministère de nous aider pour qu’on nous serve du carburant, sinon dans les jours à venir, le port de Kaporo va arrêter ses activités», prévient-il.

Selon plusieurs habitants interrogés au port de Kaporo, l’obtention d’essence les pousse à entreprendre de longs trajets. Malheureusement, malgré ces périples parfois considérables, beaucoup rentrent bredouilles, incapables de mettre la main sur ce précieux carburant devenu rare

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info 

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