samedi, mai 4, 2024
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Retour à l’ordre constitutionnel en Guinée : Aliou Bah dénonce les manœuvres de la junte au pouvoir

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Depuis la dernière sortie médiatique du nouveau Premier ministre dans un média international RFI, sur le retour à l’ordre constitutionnel, des acteurs politiques guinéens ne cessent de dénoncer ce qu’ils qualifient de « confiscation du pouvoir. » Aliou Bah, président du MoDeL s’inscrit dans la même logique. Il dénonce le retard dans le cadre du retour des civils au pouvoir.

Le président du Mouvement Démocratique Libéral, MoDeL ne cesse d’afficher sa position sur la façon dont la transition guinéenne se déroule. Aliou Bah a déclaré que le gouvernement guinéen ne sert qu’à exécuter les décisions du CNRD : « Le MoDeL a déjà pris position sur la question de la primature. Nous pensons que depuis le début de la transition, ce n’est pas le gouvernement qui décide, mais c’est le CNRD qui prend des décisions et qui fait exécuter par le gouvernement. Nous ne nous faisons pas d’illusions. Nous n’avons pas d’attente spéciale par rapport à la marge de manœuvre dont un gouvernement disposerait », déclare M.Bah.

De l’élaboration de la Charte de la transition en passant par les dix points du chronogramme, le CNRD n’a associé aucune force vive de la nation, pense le président du Model. Pour lui, les manœuvres allant dans le sens de faire glisser le calendrier électoral sont visibles. Il regrette le non-respect des engagements pris par la junte militaire au lendemain de la prise du pouvoir notamment l’organisation des élections en fin décembre 2024.

« Le CNRD doit se rappeler qu’ils ont pris libre l’engagement de finir la transition au plus tard décembre 2024. Ils ont élaboré seuls la charte de la transition. Ils ont élaboré les dix points inscrits dans un chronogramme pour dire que la transition allait se dérouler jusqu’au mois de décembre 2024. Donc, ils ont pris un engagement solennel devant le peuple de Guinée et le monde entier. Depuis ça, ils n’ont posé aucun acte pour le retour à l’ordre constitutionnel. Aucun acte n’est posé dans le sens où nous n’avons pas de constitution, nous n’avons pas de fichier électoral, nous n’avons pas d’organe de gestion des élections. Et récemment, au lieu de mettre des dispositions pour organiser des élections communales, ils les ont dissous pour les remplacer par des délégations spéciales. Tout ça, c’est un esprit de domination, un esprit de confiscation du pouvoir» , dénonce-t-il avec fermeté.

Il souligne que  son parti, depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir, a entamé plusieurs démarches tout en fournissant des propositions afin que la transition se déroule comme les Guinéens l’auraient souhaité. Et cela, à travers des mémorandums et des conseils. Aliou Bah droit dans ses bottes, s’oppose à tout glissement du calendrier du chronogramme de la transition :

« Lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir, on leur a donné tous les conseils. Le MoDeL leur a adressé  4 mémorandums qui contiennent des propositions concrètes sur la conduite de la transition. Personnellement, j’ai eu a conseillé le président de la transition. Vous avez eu toutes nos prises de parole, mais si toutefois, ils veulent manœuvrer pour faire glisser le calendrier, nous ne l’accepterons pas. Aujourd’hui, ce n’est pas le temps qui a manqué au CNRD, trois ans de transition si le temps dont ils ont disposé, ils avaient posé des actes allant dans le cadre d’un retour à l’ordre constitutionnel, on aurait été rassuré. Mais tous les jours, ils montrent l’envie de conserver la totalité du pouvoir. Ils ont éteint les médias, ils ont séquestré les acteurs sociaux, ils en ont contraint à l’exil. Ils ont confisqué toutes les libertés collectives et aucun Guinéen n’a le droit de dire ce qui ne va pas dans son pays. », a-t-il averti ?

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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