lundi, mai 20, 2024
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Au-delà des clichés : Monique Kolié redéfinit le visage de la vitrerie à Kindia

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À Kindia, la vitrerie n’est plus uniquement le domaine des hommes, car certaines filles, animées par une détermination constante, choisissent également cette profession. Monique Kolié, une jeune vitrière, partage son parcours et son amour pour ce métier souvent associé aux hommes.

Interrogée par le correspondant régional de Laguinee.info, Monique explique comment elle a découvert sa passion pour la vitrerie : « D’abord, dans un premier temps, j’étudiais jusqu’à la 6è. Quand j’ai tenté l’examen d’entrée en 7è deux fois sans succès, c’est à ce moment que j’ai dit à mes parents que je veux faire ce métier de vitrerie. À côté de chez nous, il y a une vitrerie, et quand je passais là-bas et je les voyais travailler, cela me motivait à pratiquer ce métier. C’est dans cet endroit que je voulais travailler, mais mon papa m’a envoyée dans un autre atelier où nous sommes. »

Malgré les pressions de ses parents pour choisir des métiers plus traditionnellement féminins, Monique persiste : « C’était souvent leur manière de travailler qui m’avait poussée à choisir ce métier, malgré que mes parents voulaient que je fasse d’autres métiers comme la coiffure ou la couture. Mais je leur avais vraiment dit que non, c’est ce métier de vitrerie que je veux. Et du coup, mon papa m’a dit ok. Comme c’est ton souhait. C’est comme ça que le métier a commencé.»

Souriante, Monique partage ses premières expériences dans ce métier exigeant : « Au début, je n’avais aucune notion en ce qui concerne ce métier, mais lorsque je suis venue ici, on m’apprenait à connaître le nom des outils de travail, ensuite ils m’ont également appris comment couper les vitres et autres. C’est comme ça que j’ai commencé, et ma première expérience était de couper les vitres à travers la machine. Jusqu’à maintenant, je me débrouille pas mal, et c’est moi qui remplace le maître ici dans l’atelier. »

Monique, jeune vitrière

Elle explique ce qui l’a inspirée à poursuivre ce métier malgré les défis : « Tout ce qui m’a inspirée à pratiquer, c’est l’amour que j’avais pour ce métier de vitrerie. Malgré ce que les gens me disaient à propos de ce métier, que c’est le métier des hommes, moi, je ne les considérais pas. »

Monique décrit ensuite les étapes de création d’une œuvre de vitrerie : « Tout d’abord, on commence par une étape de recherche et de planification. On étudie le lieu où le vitrail sera installé, c’est-à-dire ses dimensions, son style architectural et les éventuelles contraintes techniques. Ensuite, on fait des croquis et des esquisses pour visualiser le design et l’agencement des différentes pièces de verre. Une fois que c’est fait, on passe à l’étape de la création du carton à taille réelle. Enfin, après avoir finalisé le carton, on passe à l’étape de la découpe du verre et de l’assemblage du vitrail. Et mon rôle dans tout ça, est d’apprendre», explique-t-elle avec un vocabulaire adapté.

Malgré sa détermination, Monique reconnaît les difficultés rencontrées et les défis à relever:« Depuis, il y avait beaucoup de gens qui me décourageaient, surtout mes camarades. Elles se moquaient de moi parfois, disant que c’est un métier d’hommes que je fais. Mais je ne les calculais même pas, car je vois mon avenir dans ce métier.»

Abordant la question de la diversité de genre dans ce métier, Monique déclare avec conviction : « Ce que les gens oublient est que aucun métier n’est particulier à un genre. Pour faire toute chose, c’est la détermination et la rigueur. Dès que tu décides de faire un métier, faut le faire. Il n’y a pas un métier pour les femmes ni un métier pour les hommes. Tout le monde doit faire le métier qu’il veut. »

En guise de conseils à ses amies, elle affirme : « D’abord, je dirais que ce métier est très facile à comprendre dès lors que tu te donnes à fond. Toutes ces filles qui veulent pratiquer ce métier, comme moi je le fais, vraiment, c’est un très bon choix. Je les encourage dans ce domaine. »

Envisageant l’avenir avec confiance, Monique partage ses projets : « J’ai une grande confiance en moi, et je sais en toute conviction qu’avec ce métier, j’aurai un bon avenir, car ça se voit déjà à travers mes expériences. Je crois en ce métier. Et après ce métier, moi-même, je vais créer mon propre atelier et travailler indépendamment. C’est ça mon rêve. »

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Quant au regard de l’entourage sur elle, Monique reste focalisée sur son objectif : « Il y a des gens qui m’encouragent, tandis qu’il y en a d’autres qui n’aiment pas que je pratique ce métier. Pour eux, c’est un métier d’hommes. Mais ce n’est pas leur réaction qui est mon problème. Mon souci est que je puisse très bien apprendre ce métier et le pratiquer toute ma vie. »

En évoquant les modèles qui l’inspirent dans ce métier, elle reconnaît l’importance des conseils de ses parents et de son maître : « Il y a mes parents qui me donnent des conseils en ce qui concerne l’apprentissage de ce métier, mais surtout c’est mon maître qui me guide le plus, et je lui salue beaucoup. Car il me donne des conseils, il m’apprend, et surtout il me protège énormément ici. »

Depuis Kindia, Joël Francis Kolié – 33.10, pour Laguinee.info

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