lundi, mai 20, 2024
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Les handicapés déguerpis par les forces de sécurité à Donka : « Moi j’ai perdu 8 000 000 de Gnf », (mendiant) 

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Les personnes à mobilité réduite qui habitent sous le pont du carrefour Donka dans la commune de Matam ont été déguerpis ce lundi 17 avril 2023, par les agents de forces de l’ordre. Les cabarets qui servaient d’abri à ces handicapés ont été détruits et plusieurs objets calcinés d’autres transportés, a constaté Laguinee.info à travers un de ses journalistes qui était sur place.

 

Adama Finando Bangoura

Adama Finando Bangoura, explique les circonstances dans lesquelles ils ont été déguerpis des lieux. « Depuis hier, ils sont (les policiers) venus ici nous lancer des gaz lacrymogènes. Depuis des années, nous sommes dans cette souffrance, nous sommes même allés voir le Colonel Mamadi Doumbouya pour notre situation. Mais aucune suite, toujours dans la souffrance, et nous voilà aujourd’hui déguerpis de nos lieux d’habitation. Nous n’avons pas choisi d’être handicapés; mais, c’est Dieu qui l’a voulu ainsi, qu’ils comprennent ça aussi.

Qu’ils nous trouvent un endroit où nous installer. Imaginez-vous, nous passons sous le soleil à mendier et un beau matin, ils sont venus nous dépouiller de tous nos biens. Moi j’ai perdu 8 000 000 de francs guinéens et ils ont incendié nos objets de valeur comme habits et nos stocks d’aliments qu’on avait ici pour le reste du ramadan », a fait savoir la vieille mère.

 

Kandass Abass Doumbouya enseignant de profession, aujourd’hui mendiant à Donka

Kandass Abass Doumbouya enseignant de profession, décrit comment il s’est retrouvé dans la mendicité et demande aux autorités de leur trouver des habitations. « Je suis venu de Benna Moussaya, j’ai toute ma famille là-bas, ma femme aussi est handicapée, j’ai 3 enfants. Avant j’étais un enseignant, j’ai passé 9 ans dans l’enseignement, je donnais les cours d’anglais avant que je ne devienne aveugle. Au village là-bas, j’ai tout fait pour trouver où travailler je n’ai pas eu. C’est pourquoi j’ai laissé ma famille et ma femme handicapée au village pour venir chercher de quoi vivre ici Aujourd’hui tout ce que j’ai eu comme don, le riz et même mon sac qui était accroché sur moi, il y’avait de l’argent dedans, les dons, habits entre autres, ils ont tout pris. Je ne connais pas exactement ce que mon frère avait comme argent, mais moi j’avais une somme d’un million deux cent francs guinéens (1.200.000 franc), les policiers ont tout pris avec nous. Ils ont brûlé nos habits qu’ils n’ont pas trouvé utiles. Nous souffrons ici, même quand les gens viennent pour nous partager des vivres, ils ont un réseau, ils prennent des gens par affinité parfois des non handicapés.  Et ce que nous trouvons sur la route ici, ils viennent nous retirer cela. Ils nous ont dit qu’ils veulent chasser les léonais, mais nous nous ne sommes pas des léonais (…) Donc, qu’ils aient pitié de nous. Comme ils ont brûlé ici, les autorités n’ont qu’à nous aider à trouver un domicile et de quoi à manger », a lancé ce mendiant.

 

Mariam Camara, citoyenne de Conakry

Mariam Camara pour sa part, se dit satisfaite de cette opération de déguerpissement des Handicapés car pour elle, la capitale doit avoir une image reluisante. « Nous qui travaillons à Fayçal, nous sommes contents du déguerpissement des handicapés. Parce qu’ils laissent des déchets que nous nettoyons (urines et autres). Nous ne sommes pas payés pour ça, nous travaillons pour plaire à notre créateur (Dieu) mais même si nous n’avons rien, nous ne voulons plus de saleté devant la mosquée Fayçal et à l’hôpital Donka. Ici c’est la capitale, les gens doivent circuler librement pour éviter les accidents de circulation (…) Ils n’ont qu’à aller ailleurs, mais à Fayçal ici non. On veut la propreté de notre Capitale. Certains ne sont même pas des guinéens, ils prennent des gens partout même en Sierra Léone. Les bienfaiteurs peuvent aller dans les quartiers pour leur faire des dons. Donc ils n’ont qu’à rester dans les quartiers. Trop c’est trop », a-t-elle lancé

 

À rappeler qu’ils ont tous (les handicapés) été demandés de rester à la Cité de Solidarité de Ratoma mais jusqu’à présent d’autres refusent encore.

 Aliou Maci Diallo pour Laguinee.info 

 

 

 

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