lundi, mai 13, 2024
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Nouveaux tarifs d’orange money, zone spéciale de transaction, cherté d’internet, Sotelgui : le regard de Mamadi Kaba, consultant 

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La Société de téléphonie mobile Orange Guinée est blâmée depuis quelques jours pour des faits de facturation exagérée dans le cadre de sa fourniture d’Internet, des coûts des appels téléphoniques mais aussi en ce qui concerne les transactions financières d’Orange Money. Pour adoucir la tendance, Orange Guinée a récemment dévoilé une nouvelle grille tarifaire seulement liée aux transactions financières tout en omettant les autres services. Une situation loin d’être en commun accord avec la volonté de ses clients qui demandent à être consultés avant toute prise de décision allant dans le sens de l’augmentation ou de diminution de la facturation.

Joint au téléphone par un journaliste de Laguinee.info, Mamadi Kaba, consultant en télécommunications et digitalisation a essayé d’éclairer la lanterne des uns et des autres. Dans sa communication, il a commencé par admettre les faits reprochés à la société concernée avant d’étaler la procédure qu’elle a engagée pour résoudre ce phénomène.

« Il y a eu un nouveau plan tarifaire concernant les transactions électroniques via Orange Money. Plan dans lequel à un premier niveau, il y a eu réduction ou remise des frais de retrait pour un certain nombre de montant. Par exemple, allant de 0 à 500 000 francs guinéens et de 1 000 000 et quelques à 2 000 000 francs guinéens il y a eu remise. Et au niveau de certains montants comme 4 000 000 et au-delà, il y a eu augmentation; c’est-à-dire au lieu qu’Orange Money baisse le taux, il a augmenté. Ce qui est en fait une diminution partielle. De façon pratique, c’est au niveau des transactions fréquentes des clients allant de moins de 100 000 jusqu’à 1 000 000 gnf qui ont fait l’objet de réduction. Mais les montants qui se font rares, ceux élevés ont vu leur taux de retrait augmenté », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne le problème relatif à la zone spéciale de transaction rajoutée, il a estimé que cela est inadmissible. « Au niveau du même plan tarifaire, ils ont parlé de ce qu’on appelle la zone spéciale. Comme pour dire que quand un client de Conakry souhaite faire des transactions avec ceux de Kindia ou Dubréka, celui situé hors de la zone spéciale de Conakry en recevant de l’argent en plus du frais de transfert facturé au niveau de celui qui effectue le transfert, il était facturé avant à 1000 et aujourd’hui ce montant est revu à 2000 gnf. Le destinataire est aussi facturé au même montant », dénonce monsieur Kaba.

Ayant constaté cette surfacturation, il interpelle sur les textes régissant les télécommunications tout en demandant aux autorités en charge de ce domaine de veiller à ce que ces lois soient strictement appliquées, « Ce qu’il faut de façon pratique comme le stipule l’article 110 de la loi L018 qui régit les télécommunications en Guinée, c’est que l’opérateur doit en amont informer les consommateurs et l’ARPT de toute augmentation tarifaire. Chose qui n’a pas été faite concernant la facturation à la réception au niveau d’Orange Money. Donc du coup, l’ARPT doit invalider ce nouveau plan tarifaire et doit savoir que cette histoire de zone spéciale n’a pas lieu d’être parce qu’on est dans un un même pays. Orange ne peut donc pas pour les transactions financières favoriser une zone au détriment d’une autre. Et de rappeler que la loi autorise l’ARPT par le biais des consommateurs qui doivent aujourd’hui se lever pour défendre leurs droits et intérêts les plus ultimes», dit-il en substance.

Pour le cas du service Internet en Guinée, il a tenu à rappeler qu’il est très coûteux et que cela n’est pas lié à un seul opérateur. Il y a selon lui la politique générale même au niveau de la fourniture des services internet qui doit être revu par l’État. « Il (l’État) doit se mettre dans une logique de réduction du coût des services internet et pour se faire il y a des prérogatives dont il faut vraiment évaluer car, il y a un certain nombre de spectres facturés aux opérateurs qui peut être libre parce que  ces spectres sont moins consistant dans la mobilisation de ressources au niveau des services de télécommunications. L’ARPT peut permettre aux opérateurs d’avoir accès à la ressource fibre optique à moindre coût pour influencer le coût du service internet et aussi mutualiser les infrastructures de télécom. Il faudrait vivement aussi un nouvel opérateur national de téléphonie pour bousculer la concurrence au niveau de la téléphonie mais aussi des transactions monétaires électroniques. Cela pourrait réduire l’abus dont est victime les clients d’Orange Guinée par exemple, car à ce niveau la concurrence va être tendue », a-t-il exhorté.

En concluant son intervention, Mamadi Kaba a brièvement parlé de la réhabilitation de la SOTELGUI qui, à l’en croire nécessite assez de moyen. « Le redémarrage de la SOTELGUI est la bienvenue, mais il y a des obstructions à cela. Parce qu’il faut un budget de 100 000 000 de dollars pour ça mais avec la transition en cours dans le pays et la conjoncture mondiale, il va falloir assez d’efforts pour mobiliser ces fonds notamment l’implication de ressources humaines qualifiées afin de revaloriser Guinée Telecom et aussi mobiliser des ressources internes et externes pour pouvoir redémarrer cela. Il faut une stratégie très efficace aujourd’hui pour assurer sa relance afin d’assister les consommateurs de Téléphonie en Guinée », a conclu le consultant en télécommunications et digitalisation.

Amadou Kanté pour Laguinee.info

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