À la veille de la visite officielle du président guinéen Mamadi Doumbouya en République de Côte d’Ivoire, la Société Civile Guinéenne, à travers un communiqué relayé par la Présidence de la Transition ce lundi, a saisi l’occasion pour interpeller le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, sur la situation des droits humains en Guinée.
Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), fer de lance de la lutte pour les libertés civiles dans le pays, exhorte le président ivoirien à user de son influence et de son statut de doyen des chefs d’État de la CEDEAO pour plaider auprès de son homologue guinéen en faveur de la libération de plusieurs figures de la société civile, qualifiées de « militants de la démocratie ».
Dans le viseur de cette demande urgente figurent notamment Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah, et Habib Marouane Camara, tous détenus depuis plusieurs mois. Selon le FNDC, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ont été arrêtés dans un contexte de mobilisation pacifique dénonçant, entre autres, la fermeture des médias indépendants et l’aggravation de la cherté de la vie dans le pays.
« Le président Alassane Ouattara doit porter la voix de la société civile guinéenne. La visite de son homologue Mamadi Doumbouya, présentée sous le sceau de l’unité africaine et du panafricanisme, ne peut occulter les réalités douloureuses que traverse notre pays », a déclaré Alseny Farinta Camara, responsable à l’organisation du FNDC, dans ce communiqué.
Le FNDC dénonce des pratiques qu’il qualifie de « disparitions forcées et d’enlèvements arbitraires », qualifiant ces actes de crimes contre l’humanité. Pour le mouvement, le régime militaire du CNRD a institutionnalisé un climat de terreur où toute voix dissonante est réduite au silence, parfois sans procédure judiciaire.
Ce nouvel appel à la solidarité panafricaine survient alors que le président Doumbouya effectue une visite à Abidjan censée renforcer les liens de coopération entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Le FNDC y voit plutôt une opportunité de mettre la question des droits humains au centre des discussions bilatérales.
Alors que la répression politique et les atteintes à la liberté d’expression se multiplient en Guinée, les regards se tournent désormais vers Abidjan. Le président ivoirien acceptera-t-il d’endosser ce rôle d’intercesseur entre le peuple guinéen et le pouvoir de Conakry ? La réponse pourrait en dire long sur l’engagement réel des dirigeants africains en faveur de la démocratie sur le continent.
Laguinee.info