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À Kindia, la fête se prépare dans le vide : les clients boudent le marché

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À moins d’une semaine de la Tabaski, la fébrilité habituelle du grand marché de Kindia laisse place à un calme angoissant. Là où les bousculades de clients pressés étaient autrefois la norme, règnent aujourd’hui des allées clairsemées et des vendeurs désabusés. Un constat sans appel : la clientèle se fait rare, le pouvoir d’achat s’effrite, et la morosité gagne les étals.

Une chute brutale de la fréquentation

Mohamed Sylla, bijoutier depuis plus de dix ans, peine à cacher sa détresse :

« Vraiment, cette année, c’est autre chose. Hier, je n’ai eu que trois clients, et aujourd’hui, aucun jusqu’à maintenant. »

Une situation inimaginable pour ce commerçant habitué à voir son stand envahi à cette période de l’année.

Même son de cloche chez Aminata Diallo, vendeuse de chaussures :

« L’an dernier, les clients venaient en masse chercher des chaussures pour la fête. Cette année, c’est un silence pesant. Pourtant, je n’ai pas changé mes prix : entre 25 000 et 45 000 GNF. Mais les gens ne viennent tout simplement pas. »

 

Des produits accessibles, mais sans preneurs

Les commerçants assurent pourtant avoir maintenu des prix raisonnables malgré l’inflation. Moussa Camara, vendeur de vêtements, propose des articles allant de 50 000 à 200 000 GNF, mais les résultats sont tout aussi décevants :

« Les gens sont préoccupés par leurs finances. Même les prix les plus bas ne les convainquent plus. Beaucoup préfèrent rester chez eux. »

Une Tabaski sous le signe de la crise

Ce désintérêt brutal des consommateurs ne semble pas relever d’un simple changement de comportement, mais plutôt d’un malaise économique plus profond. L’inflation, la baisse du pouvoir d’achat, et l’incertitude ambiante pèsent lourdement sur les décisions d’achat. Résultat : une fête pourtant synonyme de dépense et de célébration, se prépare dans la retenue et l’amertume.

Des commerçants démunis face à l’indifférence

À mesure que la Tabaski approche, l’inquiétude monte chez les acteurs du marché. L’absence de soutien, la faiblesse des ventes, et l’absence de clients dressent un tableau sombre d’un secteur vital en perte de vitesse. Les appels à l’aide restent pour l’instant sans écho.

À Kindia, ce n’est pas seulement la fête qui se prépare difficilement : c’est une économie locale qui vacille en silence.

 

De Kindia,  Joël Francis Kolié 33.10, pour Laguinee.info 

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