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Alpha Sény, DG de l’AGRASC :  « Un Guinéen qui a, à lui seul, 30 immeubles et le plus… Vous pensez que c’est bien ça ? 

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À trois jours d’une vente aux enchères très attendue, le directeur général de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) est monté au créneau. Lors d’un point de presse tenu ce lundi 26 mai à Conakry, Alpha Sény Camara n’a pas mâché ses mots : le patrimoine de l’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, est « d’une ampleur inquiétante » et soulève, selon lui, de sérieuses interrogations sur l’origine des fonds.

Une richesse qui dérange

« Un Guinéen qui a, à lui seul, 30 immeubles ; et le plus petit, c’est un R+5. Vous pensez que c’est bien ça ? Non, ce n’est pas bien. Il tire ses fonds d’où ? », s’interroge, frontal, Alpha Sény Camara. Pour le magistrat, la disproportion entre les revenus supposés de l’ancien ministre et l’étendue de ses possessions immobilières laisse peu de place au doute : « Ou c’est par le blanchiment, ou c’est par l’enrichissement illicite, ou c’est par tout autre moyen que la voie légale ».

Dans la ligne de mire de l’AGRASC : plusieurs biens attribués à Dr Diané, dont des immeubles situés à Conakry (Kaloum, Yattaya) et Kankan, ainsi qu’une usine agro-industrielle, deux hangars, une école, une vaste cour et une plantation d’anacardiers. Tous seront mis en vente publique le 29 mai 2025, dans la salle des ventes de l’agence.

La justice, outil de recouvrement

Alpha Sény Camara rappelle que cette opération s’inscrit dans la dynamique de lutte contre l’enrichissement illicite et de préservation des ressources publiques. « Le magistrat est là aussi pour faire application de la loi. S’il ne fait pas ça, c’est de la rébellion », tranche-t-il. Avant d’ajouter, d’un ton ferme : « Le bien de l’État ou le bien du contribuable guinéen, si tu disposes de ceci comme si c’était ton propre patrimoine, ça ne marche pas ».

Un symbole du système Condé ?

Pour le directeur général de l’AGRASC, le cas Diané incarne les dérives économiques du régime déchu d’Alpha Condé. Il salue l’instauration de la CRIEF, qu’il considère comme un rempart face à de telles dérives : « Un citoyen ne doit pas être plus riche que l’État. Mais en Guinée, ça existe. C’est pour cela que la CRIEF est la bienvenue. »

Alors que la procédure d’appel de Dr Mohamed Diané est toujours en cours, cette sortie musclée du patron de l’AGRASC marque un tournant. La justice guinéenne affiche sa volonté d’aller jusqu’au bout, quitte à heurter les partisans de l’ancien régime. La vente de ce patrimoine hors norme pourrait bien devenir le symbole d’une ère de reddition des comptes… ou d’un bras de fer judiciaire encore loin d’être terminé.

IAC, pour Laguinee.info 

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