La bataille judiciaire entre la société Guinée Gaz et FAPGAZ, ainsi que son directeur général, Kaman Sadji Diallo, se poursuit en appel. Accusée d’abus d’autorité et de concurrence déloyale, FAPGAZ fait face à une nouvelle audience après que Guinée Gaz a contesté la décision rendue en première instance.
Ce mardi 18 mars 2025, l’affaire a été examinée devant la chambre des appels, avec l’interrogatoire du prévenu. Face aux questions du juge, Kaman Sadji Diallo a maintenu un discours posé, réfutant catégoriquement les accusations portées contre lui.
Interrogé sur les faits d’abus d’autorité, le directeur général de FAPGAZ a nié toute implication.
« Je ne sais pas ce qu’ils entendent par abus d’autorité », a-t-il déclaré, précisant qu’aucun contrat ne lie Guinée Gaz à FAPGAZ. Selon lui, FAPGAZ joue un rôle de régulateur dans le secteur gazier, garantissant un approvisionnement équitable et au juste prix pour la population.
Concernant l’accusation selon laquelle il aurait recruté le directeur commercial de Guinée Gaz, Kaman Sadji Diallo a démenti. Il a expliqué que l’intéressé avait déjà quitté l’entreprise avant de se rendre volontairement à l’arrivée du premier butanier, sans qu’aucun lien contractuel ne l’attache à FAPGAZ.
Sur la question des importations de gaz, le prévenu a admis que son service en importait, mais en toute transparence et sans léser Guinée Gaz. Il a rappelé qu’en 2019, cette dernière avait signé une convention avec l’État guinéen, mais celle-ci n’ayant pas été ratifiée par l’Assemblée nationale, elle n’a aucune base légale.
En 2021, l’État a instauré un monopole d’importation des produits pétroliers à travers la SONAP.
« Guinée Gaz n’a pas légalement le droit d’importer du gaz. Il est donc surprenant qu’elle porte plainte contre nous pour une activité qu’elle-même ne peut exercer », a-t-il souligné.
Kaman Sadji Diallo a également exprimé son incompréhension quant à l’acharnement personnel dont il estime être victime. « Il n’a jamais été prouvé que J’ai importé du gaz à mon nom ou que je possède une société gazière. La volonté est très simple : me jeter en pâture et nuire à ma réputation », a-t-il dénoncé.
Sur le volet de la concurrence déloyale, il a réaffirmé que FAPGAZ n’a pas vocation à concurrencer Guinée Gaz, rappelant que seule la SONAP détient légalement le monopole d’importation des produits pétroliers en Guinée.
« Si une plainte devait être déposée pour concurrence déloyale, ce serait à la SONAP de le faire, et non Guinée Gaz, qui opère dans l’illégalité depuis 2021 », a-t-il argumenté.
Concernant la structure des prix, il a précisé qu’un arrêté ministériel de 2023 avait institué un comité paritaire pour encadrer leur validation, écartant ainsi tout acte de désorganisation de la part de FAPGAZ.
À l’issue de cette audience, le juge Francis Kova Zoumanigui a renvoyé l’affaire au 8 avril prochain pour la comparution de la partie civile.
Laguinee.info