lundi, mars 17, 2025
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Téléphonie mobile en Guinée : Mamy Diaby alerte sur les risques d’un monopole

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L’ancien directeur général adjoint de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), Mamy Diaby, a récemment exprimé ses préoccupations quant à l’éventualité d’un monopole dans le secteur de la téléphonie mobile en Guinée.

L’entrepreneur estime qu’un marché dominé par un seul opérateur exposerait le pays à de graves risques, notamment une instabilité du réseau et une menace pour la sécurité nationale.

Un seul opérateur pour toute la Guinée : un pari risqué

Mamy Diaby rappelle que la Guinée a déjà vécu une crise similaire en 2006, lorsque le pays s’était retrouvé sans service de téléphonie mobile après le retrait des investisseurs malaisiens de la Sotelgui, alors unique opérateur sur le marché. Cette expérience met en évidence, selon lui, les dangers d’une dépendance excessive à un seul acteur.

Il souligne que le principal problème technique d’un marché monopolistique est l’incapacité d’un opérateur unique à répondre efficacement aux besoins de l’ensemble de la population. « Un opérateur seul ne pourra pas absorber toute la population guinéenne, car son réseau n’est pas dimensionné pour cela », explique-t-il. Cette saturation se traduit par des problèmes de congestion, des appels interrompus et une qualité de service médiocre.

Selon M. Diaby, même en dehors des intempéries ou des périodes de forte demande, le réseau peut présenter des défaillances si l’infrastructure est insuffisante pour gérer des millions d’utilisateurs simultanément. « Ce n’est pas l’hivernage, il ne pleut pas, et pourtant, vous avez des coupures fréquentes et une instabilité du réseau », fait-il remarquer, illustrant ainsi les limites d’une infrastructure unique.

Une menace pour la souveraineté et la sécurité nationale

Au-delà des aspects techniques, Mamy Diaby estime qu’un monopole dans la téléphonie mobile représente un danger stratégique pour la Guinée. Il met en garde contre une situation où, en cas de retrait ou de défaillance de l’unique opérateur, le pays se retrouverait totalement privé de communication mobile.

« Si cet opérateur venait à quitter le marché guinéen pour une raison ou une autre, le pays se retrouverait sans service de téléphonie mobile. Chose qui constituerait un problème majeur pour la communication et la sécurité nationale », avertit-il.

Une telle situation aurait des conséquences dramatiques sur plusieurs plans :

  • Sécurité nationale : L’absence de réseau mobile compliquerait la coordination des forces de l’ordre, des secours et des services d’urgence en cas de crise.
  • Économie : De nombreux secteurs économiques reposent sur la connectivité mobile, notamment les services bancaires, le commerce en ligne et les transactions électroniques.
  • Vie quotidienne : Les citoyens se retrouveraient dans l’incapacité de communiquer avec leurs proches, de gérer des transactions courantes et d’accéder à divers services en ligne.
Diversification et régulation : des solutions indispensables

Pour éviter un scénario catastrophe, Mamy Diaby plaide pour une diversification du marché et une régulation stricte du secteur des télécommunications. Il appelle les autorités guinéennes à encourager la présence de plusieurs opérateurs afin d’assurer une concurrence saine et une meilleure qualité de service.

« Un marché équilibré, avec plusieurs opérateurs solides, garantit la stabilité du réseau, une meilleure qualité de service et une sécurité accrue pour le pays », insiste-t-il.

Il rappelle également que la régulation du secteur est cruciale pour éviter qu’un seul acteur ne prenne trop de place au détriment des autres. « L’État doit mettre en place un cadre législatif clair qui protège les intérêts du pays et encourage les investissements dans les infrastructures télécoms », ajoute-t-il.

Un avertissement à prendre au sérieux

Alors que la Guinée poursuit son développement numérique, les propos de Mamy Diaby résonnent comme un signal d’alerte. L’expérience de 2006 a montré les conséquences d’une dépendance excessive à un seul opérateur. Aujourd’hui, le pays doit tirer les leçons du passé et s’assurer qu’un tel scénario ne se reproduise pas.

Les autorités, les régulateurs et les acteurs du secteur sont désormais face à un choix crucial : garantir un marché compétitif et robuste ou risquer de plonger la Guinée dans une nouvelle crise des télécommunications.

IAC, pour Laguinee.info

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