Un vent nouveau souffle sur l’affaire du 1ᵉʳ décembre 2024. Après des mois d’attente et de silence judiciaire, le collectif des avocats représentant les victimes a décidé d’agir. Ce lundi 10 mars 2025, une plainte a été déposée devant le parquet du tribunal de première instance de N’Zérékoré. Une initiative qui sonne comme un coup de semonce face à une justice jugée trop passive.
« Nous sommes là aujourd’hui pour déposer, de façon régulière, une plainte au nom des victimes et de leurs familles », a déclaré Me Paul Lazare Gbilimou, l’un des avocats du collectif. Une plainte qui cible des personnes « bien nommées, identifiées et identifiables », mais dont les noms restent pour l’instant confidentiels.
Le temps du silence est révolu
Pourquoi ce choix du secret ? « On se met dans une logique de protection de la dignité des accusés. Nous ne citerons pas leurs noms pour l’instant », précise Me Gbilimou. Une prudence qui contraste avec la fermeté du collectif face à ce qu’il considère comme une inertie judiciaire inacceptable.
« Le parquet est resté inactif. Aucune victime n’a été auditionnée, ni convoquée, ni même invitée à faire une déposition. Puisque le parquet ne veut pas agir, nous le poussons à le faire. Et s’il ne le fait pas, l’histoire retiendra que nous avons porté cette affaire devant la justice », martèle l’avocat.
Un drame encore vif dans les mémoires
Pour rappel, la tragédie du 1ᵉʳ décembre 2024 a endeuillé N’Zérékoré lors de la finale d’un tournoi doté du trophée du Général Mamadi Doumbouya. Le bilan officiel fait état d’une soixantaine de morts, tandis que des ONG avancent plus de 150 victimes, sans compter les nombreux blessés.
L’heure est donc à la bataille judiciaire. Reste à savoir si cette plainte marquera enfin le début d’une véritable instruction ou si elle viendra simplement s’ajouter à la longue liste des dossiers en quête de justice.
Laguinee.info