mercredi, mars 12, 2025
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Guinée : Ibrahima Sakho exige une enquête internationale sur « les crimes » de la junte

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La Guinée se retrouve une fois de plus sous les projecteurs de la communauté internationale. Ibrahima Sakho, président du Parti Changement, Progrès, Unité pour la Guinée (CPUG), a déposé une plainte officielle auprès du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Dans cette requête incisive, il demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur les graves violations des droits humains qui, selon lui, se multiplient sous le régime du Général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État du 5 septembre 2021.

Un tableau accablant de violences et de répression

Les accusations portées par Ibrahima Sakho sont lourdes et documentées. Elles dressent le portrait d’un régime marqué par des assassinats ciblés, des actes de torture, des disparitions forcées et une répression sanglante des manifestations pacifiques. Des faits qui, s’ils sont avérés, placeraient la Guinée en violation flagrante de plusieurs traités internationaux, notamment la Convention contre la torture et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Des militaires exécutés dans l’ombre du pouvoir

Selon la plainte, plusieurs hauts gradés de l’armée ont été éliminés sous couvert de purges internes. Le 16 octobre 2020, le Colonel Mamady Condé et le Sergent Mamadi Demba Condé auraient été convoqués à une réunion militaire avant d’être froidement abattus. Un scénario similaire aurait conduit à la mort du Général Sadiba Koulibaly en détention le 22 juin 2024, après des actes de torture d’une cruauté extrême.

D’autres figures militaires n’ont pas échappé à ce qui semble être une machine implacable de répression. Le Colonel Pépé Célestin Bilivogui, disparu depuis un an, a été retrouvé mort à la morgue d’Ignace Deen, tandis que le Dr Mohamed Dioubaté, médecin de renom, aurait été arrêté, torturé et tué pour une accusation aussi dérisoire qu’un prétendu outrage au chef de la junte.

Disparitions forcées et règlements de comptes politiques

Les disparitions d’opposants et d’activistes se multiplient dans un silence assourdissant. Le 5 juillet 2024, Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah auraient été enlevés et torturés avant de disparaître sans laisser de trace. Le cas de Saadou Nimaga, enlevé en plein jour en octobre 2024, reste tout aussi mystérieux.

Plus récemment, le 19 février 2025, l’ingénieur Abdoul Sacko, coordinateur national du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), a été retrouvé agonisant après avoir subi des sévices atroces. Des représailles politiques, accuse Ibrahima Sakho.

Une répression meurtrière contre les manifestants

Toute tentative de contestation semble se solder par des bains de sang. Le 5 septembre 2023, à l’occasion du deuxième anniversaire du coup d’État, quatre adolescents auraient été abattus par les forces de sécurité. Quelques jours plus tard, Amadou Diao Bah, 21 ans, succombait à ses blessures après avoir été touché lors de ces mêmes manifestations.

D’autres épisodes, comme la répression des marches pacifiques des Forces Vives de Guinée (FVG) les 10 et 11 mai 2023, auraient fait sept morts, dont un nourrisson de six mois. Ismaël Diallo, un simple collégien, aurait lui aussi été fauché par une balle perdue le 5 décembre 2023 alors qu’il rentrait de l’école.

Un appel urgent à la communauté internationale

Face à cette situation qu’il qualifie d’« institutionnalisation de l’impunité », Ibrahima Sakho réclame une enquête indépendante sous l’égide du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. L’objectif : établir les responsabilités, protéger les populations et traduire les auteurs présumés devant la justice internationale.

Le silence de la communauté internationale est-il encore possible ? La Guinée va-t-elle rejoindre la longue liste des États où l’impunité règne en maître ? Pour Ibrahima Sakho, le moment d’agir est venu. Reste à savoir si son appel sera entendu.

 

Laguinee.info

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