lundi, mars 10, 2025
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Procès d’Ibrahima Chérif Bah: la situation se complique pour l’ancien gouverneur de la BCRG

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 L’ancien gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée et vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Ibrahima Chérif Bah, est poursuivi pour des faits graves : détournement de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, abus de confiance, vol et complicité. Bien que le principal concerné soit absent, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a poursuivi l’instruction de son dossier ce lundi, lors d’une audience où les débats ont été particulièrement houleux.

Des accusations lourdes et une plaidoirie tranchante

Lors de cette audience décisive, les avocats de la partie civile et le parquet ont exposé leurs arguments. Maître Faya Gabriel Kamano, représentant l’État guinéen, a été catégorique : selon lui, le prévenu a retiré 10,5 millions de dollars des caisses de la Banque centrale sans justification légale. Estimant que ce détournement a causé un préjudice considérable aux finances publiques, l’avocat a demandé au tribunal de frapper fort.

« L’État guinéen a subi un préjudice colossal. Il est impératif que justice soit faite pour restaurer la confiance des citoyens dans nos institutions financières », a-t-il déclaré. Il a donc réclamé :

Le remboursement intégral du montant détourné ;

Le paiement de 100 milliards de francs guinéens en dommages et intérêts ;

La confiscation de tous les biens appartenant à Ibrahima Chérif Bah.

Le procureur demande 10 ans de prison et un mandat d’arrêt

De son côté, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, n’a pas mâché ses mots. Il a requis que la chambre de jugement déclare l’accusé coupable de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés et a demandé une sanction exemplaire.

« Ce dossier illustre un détournement massif des ressources publiques. La justice doit envoyer un signal fort pour décourager de telles pratiques », a plaidé le procureur.

Il a ainsi requis :

Une peine de 10 ans d’emprisonnement ;

L’émission immédiate d’un mandat d’arrêt contre Ibrahima Chérif Bah ;

La coopération des autorités compétentes pour exécuter ce mandat.

Un verdict attendu pour le 28 avril

Après ces échanges tendus, le tribunal a décidé de mettre l’affaire en délibéré. La décision finale sera rendue le 28 avril 2025. Si les réquisitions du procureur sont suivies, une condamnation par défaut pourrait être prononcée contre l’ancien gouverneur de la Banque centrale, qui reste introuvable.

Ce procès relance le débat sur la lutte contre la corruption et l’impunité en Guinée. L’État parviendra-t-il à faire exécuter la décision de justice si celle-ci est en sa faveur ? La réponse dans quelques semaines.

Laguinee.info

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