La police zimbabwéenne a arrêté 18 militants politiques, dont le lauréat du prix Kofi Annan Namatai Kwekweza, dans le cadre d’une répression accrue avant une réunion des chefs d’État de l’Afrique australe prévue ce mois-ci, selon africanews. Les arrestations ont suscité des critiques de la part des organisations de défense des droits de l’homme.
Selon notre source, la police zimbabwéenne a procédé à l’arrestation de 18 militants politiques mercredi, avec des mesures particulièrement marquantes comme la descente de certains militants d’un avion à l’aéroport international Robert Mugabe de Harare. Parmi les personnes arrêtées figure Namatai Kwekweza, un militant pro-démocratie de 25 ans, récemment honoré du prix Kofi Annan NextGen pour la démocratie 2023. Kwekweza et trois autres militants ont été retirés de l’avion sur le tarmac et sont accusés de trouble à l’ordre public pour leur participation à une manifestation au palais de justice fin juin.
Quatorze autres militants ont été arrêtés le même jour pour avoir organisé une manifestation dans une autre ville. Les personnes arrêtées sont accusées d’avoir participé à des manifestations pour demander la libération de 77 membres de partis d’opposition, qui sont détenus depuis plus de six semaines après avoir été arrêtés lors d’un barbecue dans la maison d’un dirigeant. Les autorités affirment que ces personnes se sont rassemblées pour promouvoir la violence, les atteintes à la paix ou le sectarisme. Parmi les personnes arrêtées se trouvent une mère et son bébé d’un an.
Les arrestations surviennent alors que le président Emmerson Mnangagwa, en poste depuis 2017 après un coup d’État, est accusé de réprimer l’opposition de manière similaire à son prédécesseur Robert Mugabe. Mnangagwa, qui a été sanctionné par les États-Unis au début de l’année pour des violations des droits de l’homme et des affaires de contrebande, a mis en garde contre les incitations à la violence. Les autorités cherchent à prévenir toute manifestation supplémentaire avant la réunion des dirigeants de l’Afrique australe prévue à Harare le 17 août.
Les récentes arrestations au Zimbabwe soulignent la tension politique croissante à l’approche de la réunion régionale. Alors que le gouvernement continue de faire face à des accusations de répression politique, les défenseurs des droits humains, dont Amnesty International et la fondation Kofi Annan, expriment leurs préoccupations. La communauté internationale surveillera de près la situation, alors que le pays se prépare à accueillir les chefs d’État de l’Afrique australe.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info