jeudi, septembre 19, 2024
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Manifestation à T8: témoignage pathétique des parents d’Ibrahima, 9 ans, tué par balle

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 Le 15 août 2024, le quartier T8 de Conakry a été secoué par une tragédie : Ibrahima Sadjo Diallo, un enfant de 9 ans, a perdu la vie, frappé par une balle en plein cœur d’une manifestation. 

Il était 17 heures ce jeudi fatidique. Le quartier T8, habituellement bruyant de l’animation quotidienne, était devenu le théâtre d’une violente confrontation entre manifestants et forces de sécurité. Ibrahima Sadjo Diallo, 9 ans, venait de terminer sa journée à l’école coranique. Comme tous les jours, il s’apprêtait à rentrer chez lui, une routine qui aurait dû le ramener en sécurité auprès de ses parents.

Mais ce jour-là, la routine a été brisée. En plein chemin, alors que les jets de pierres et les tirs de gaz lacrymogènes fusaient autour de lui, Ibrahima a été frappé par une balle. Une balle qui a mis fin à une vie encore si jeune.

Son père, Thierno Amadou Diallo, est accablé par la douleur et l’incompréhension. Les mots, aussi simples soient-ils, révèlent une peine immense : « Je ne sais pas réellement pourquoi ils ont tué mon garçon. Il quittait l’école coranique quand il a reçu une balle. Il s’appelle Ibrahima Sadjo Diallo, âgé de 9 ans, c’est mon troisième fils. Il ne manifeste pas et ne jette pas de pierres. » Sa voix tremble alors qu’il raconte les derniers instants de son enfant : « Mon garçon rentrait à la maison, c’est en ce moment il a été atteint par une balle à la tête et il est mort sur place. Quand on l’amenait à l’hôpital, il était déjà mort. »

Le lendemain matin, la famille a procédé à l’enterrement. À 9 heures, dans la discrétion du deuil, Ibrahima a été conduit à sa dernière demeure. Thierno, le cœur brisé, trouve la force de lancer un message aux autorités : « Je demande aux autorités d’arrêter de tuer nos jeunes parce que ce sont eux nos héritiers. Je pardonne mon fils (Ibrahima Sadjo) et je prie Dieu de lui pardonner. »

Nènè Hawa Diallo, la mère d’Ibrahima, n’a pas vu le corps de son fils. Loin de lui offrir un dernier regard, elle s’est heurtée à l’indifférence. Elle s’en remet à la foi pour surmonter l’insupportable perte : « Ils ont tué mon enfant, ici à la T8. […] Il n’a que 9 ans, il fait la troisième année. Ils n’ont pas accepté que je voie son corps. Quand je suis allée, ils m’ont dit qu’il n’était pas mort mais je savais qu’il était mort. Je m’en remets au Tout-Puissant Allah. »

Plongé dans le deuil, la maison familiale, remplie de proches venus présenter leurs condoléances, résonne des murmures des prières et des larmes. Mais au milieu de cette douleur collective, une question reste en suspens : pourquoi cette barbarie ?

Mamadou Hady Baldé, pour Laguinee.info 

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