Le mois de mars est traditionnellement dédié aux luttes des droits des femmes et à la promotion de l’égalité entre les genres, une cause qui résonne depuis 1975. Dans ce contexte, l’une de nos reporters a rencontré plusieurs femmes pour discuter de leur impact, de leur influence et de leur vie dans la société guinéenne.
M’mha Sylla, assistante du receveur à la commune urbaine de Kindia, dénonce les exactions subies par les femmes dans la société guinéenne. « En Guinée, les femmes sont devenues comme des esclaves pour les hommes. Beaucoup sont maltraitées par leurs maris, leurs employeurs ou même leurs partenaires. Il est temps que cela cesse et que l’on respecte les femmes. Car sans elles, nous ne pouvons rien. Nous réclamons donc l’égalité entre hommes et femmes », affirme-t-elle.
Le même constat est partagé par Mariama Sachko, conseillère à la commune rurale de Maneah. « Les femmes guinéennes souffrent réellement. Aujourd’hui, dans de nombreuses familles, ce sont les femmes qui assurent toutes les dépenses. La scolarité des enfants, le logement, la nourriture, les soins et même l’habillement. Certains hommes, même s’ils ont de l’argent, refusent catégoriquement de contribuer. D’autres restent à la maison sans rien faire, laissant toutes les responsabilités à la femme. C’est une situation qui n’est pas acceptable », déplore-t-elle.
Cependant, Hadja Nagnouma Doumbouya, mécanicienne au garage du gouvernement, reste confiante dans la capacité des femmes à s’élever au même niveau que les hommes. « Ce métier est un choix d’enfance pour moi. Après mes études universitaires, je me suis orientée vers l’ENAM pour étudier la mécanique automobile. Je suis arrivée au garage du gouvernement en tant que stagiaire et j’ai été retenue. Aujourd’hui, grâce à ce métier, je vis bien ainsi que ma famille », se réjouit-elle avant de lancer un appel inspirant : « J’encourage les femmes guinéennes à s’investir pleinement dans leur métier, quel qu’il soit, et à en être fières. Il est crucial de s’intéresser aux métiers techniques car, tout comme les hommes, nous avons le potentiel de réussir dans ces domaines. Les femmes doivent comprendre que leur métier est leur premier mari », déclare avec conviction cette femme mécanicienne.
Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info.
