La nomination tant attendue par les citoyens guinéens s’est concrétisée. Le mardi, 27 févrierr 2024, le Général, président de la transition, Mamadi Doumbouya, a nommé Bah Oury au poste de Premier ministre, chef du gouvernement. Ce choix intervient dans un contexte critique, alors que le Mouvement syndical guinéen a déclenché une grève générale illimitée, entraînant une perturbation significative des activités du pays. La nomination de Bah Oury survient après le départ du Dr Bernard Goumou, ouvrant ainsi la voie à la formation du nouveau gouvernement dirigé par Monsieur Amadou Oury Bah, dans les jours à venir.
À Faranah, cette nomination a suscité un sentiment d’espoir parmi la majorité des citoyens rencontrés ce mercredi 28 février 2024. En dépit du contexte tendu, l’arrivée de Bah Oury à la tête du gouvernement est perçue comme un signe positif pour l’avenir du pays.
Mohamed Tènèmba Oularé, président du Conseil préfectoral des organisations de la société civile, s’est exprimé en ces termes : « C’est attendu et c’est arrivé. Hier soir, nous avons suivi avec beaucoup plus d’attention et d’espoir lorsque nous avons entendu le nom de Monsieur Bah Oury. Ce profil est le meilleur pour la Guinée maintenant dans la mesure où toute transition est éminemment politique. Si nous avons la chance d’avoir un politicien véreux de la classe de Bah Oury maintenant à la tête du gouvernement, il va sans dire que c’est vraiment une lueur d’espoir pour la Guinée pour nous permettre d’aboutir à une fin heureuse de cette transition, parce que Bah Oury nous l’avons connu sur plusieurs horizons dans ce pays, non seulement sur le plan social mais aussi sur le plan économique où il est un professionnel des économies et aussi bien sur le plan politique. Donc, tous ces avantages en une seule personne, il va de choix que ça rassemble toute la Guinée. Et mieux depuis hier et jusque maintenant, nombreux sont les Guinéens qui ont apprécié cet acte du président. Donc, nous avons beaucoup d’espoir à ce que Bah Oury puisse mener ce pays au bout du tunnel, c’est-à-dire sortir heureuse de cette transition. Qu’il puisse respecter les droits de l’homme dans ce pays, qu’il puisse aussi faire respecter les principes de bonne gouvernance et aussi de démocratie dans ce pays. En tout cas, nous fondons assez d’espoir par rapport à cette nomination. Au CNRD et à son président, nous demandons à ce qu’ils aient une main levée sur toutes les actions que Monsieur Bah Oury va entreprendre. À monsieur Bah Oury, nous voyons un peu dans les années 2008-2009 avec la transition du CNDD, évidemment avec le général Sékouba Konaté un certain Feu Jean Marie Doré. Jean Marie Doré a bien travaillé avec le général Sékouba Konaté. Donc, si Bah Oury peut être un Jean Marie Doré, nous souhaitons que le Général Mamadi Doumbouya aussi soit un Général Sékouba Konaté des années 2009 en Guinée. »
Pour sa part, ce chargé de cours de philosophie au lycée régional d’Application Gamal Abdel Nasser de Faranah, a trouvé ce choix lucide. Sékou Kourouma, a dans ce sens déclaré: « Selon la perception des choses, on s’attendait soit à un Premier ministre politique ou un Premier ministre technocrate, mais ce soir exprime à juste réel que le président a décidé de prendre un Premier ministre politique. Maintenant, ce qui concerne monsieur Bah Oury, tout le monde sait que c’est un restant des Vétérans politiques de la toute première génération politique de la Guinée multipartite. Donc, si le choix a porté sur lui, moi je ne ferai qu’apprécier. Parce que l’homme connaît le pays, il connaît le système politique guinéen et aussi il ne manque de talent parce que c’est un intellectuel averti. Ensuite, il a occupé le poste du ministre de la réconciliation nationale et à mon humble avis avec sa maturité, sa connaissance du système politique national, son intellectualisme aussi le choix peut être jugé comme un bon choix. Ce que j’attends, c’est la réconciliation de la Guinée avec elle-même. Parce qu’il faut se dire la vérité, sur le plan politique nous sommes rentrés dans l’instabilité depuis le début de la troisième république jusqu’à cette époque. Nous savons qu’il y a eu de multiples manifestations, de multiples désaccords, de multiples méfiances exprimées de la part des partis politiques à l’égard des tenanciers du pouvoir. Cela veut dire que la crise politique en Guinée est d’autant plus profonde. Donc, si monsieur Bah Oury est venu en tant que vétéran, j’attends à ce que monsieur Bah Oury soit un Premier ministre qui soit capable ici de rassembler, de réconcilier tout le monde, de faire en sorte que nous puissions vivre une stabilité politique, parce que le développement commence par la paix. Il faut qu’il ait la paix sociale et politique et la stabilité pour que l’économie puisse se fructifier dans un premier temps. Dans un deuxième temps, la dissolution de tout un gouvernement n’est autre que l’expression de la faiblesse de l’institution gouvernementale. Étant quelqu’un qui connaît mieux le terrain, il pourra doter la Guinée d’un gouvernement technocrate, fort, productif. À mon humble avis, Bah Oury peut apporter la stabilité, la réconciliation de la Guinée avec elle-même, des pistes de solution allant dans le sens du développement et la construction du bien-être de notre pays», raisonne-t-il.
De son côté, cet autre citoyen, Oumar Kourouma, aborde dans le même sens : « Personnellement, j’approuve le choix. Bah Oury c’est l’espoir aujourd’hui de tous les Guinéens. Tous les grands observateurs de la chaîne politique guinéenne savent que Bah Oury peut faire quelque chose. Si on me dit de donner un pourcentage, je dirais que 80% de Guinéens approuvent aujourd’hui la nomination de Bah Oury, parce que c’est un homme politique, c’est un homme qui aime la Guinée, c’est un homme qui a toujours œuvré pour la paix et la solidarité dans ce pays. On le connaît et ce qu’il a fait dans ce pays-là, c’est un homme qui n’est pas violent tout le monde le sait, même en le voyant s’exprimer tu sauras que c’est un homme humble et qui est à la hauteur. Donc, sa nomination est vraiment appréciable par tout le monde. J’attends de lui ce que tout le monde attend de lui. C’est-à-dire la paix dans ce pays, la cohésion et que ce pays-là maintenant démarre. Aujourd’hui, entre nous Guinéens on ne fait que se tirailler. Les autres sont en train de s’organiser pour avancer. Nous, on est là, on parle d’ethnie, on parle de ceci et cela, ce ne sont que des intérêts personnels. Je m’attends de lui qu’il n’a qu’à œuvrer pour la paix et le développement de ce pays et je sais qu’il a la capacité de le faire. »
De Faranah, Ibrahima Oularé, pour Laguinee.info
