Au cours de la cérémonie de prise de fonction de Francis Kova Zoumanigui en tant que premier président de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright, a adressé un avertissement particulier au procureur spécial de cette institution, Aly Touré.
« Combien de fois j’ai été saisi pour me dire de vous suspendre ? » a déclaré Charles Wright à Aly Touré, soulignant ainsi les préoccupations récurrentes soulevées à son sujet. Le ministre a invité les juges de la CRIEF à éviter certains manquements tout en mettant en garde le procureur spécial, rapporte Laguinee.info à travers une de ses journalistes.
« Monsieur le procureur spécial, combien de fois j’ai été saisi pour me dire de vous suspendre. Quand je vous regarde Monsieur Aly Touré quand vous faillissez, au regard de la loi, je ne vous tolérerai pas. Mais tant que vous continuez, vous avez tout mon soutien. Vous savez que moi, je ne fais pas la langue de bois. Ce qui est important à rappeler, ce qui constitue d’ailleurs une déception totale du peuple de Guinée qui d’ailleurs est allé jusqu’à dire à quoi sert la CRIEF aujourd’hui ? Cette question est posée par le peuple de Guinée. Cette CRIEF là, elle sert à quoi ? », a déclaré le ministre.
Il a ensuite souligné l’importance pour les institutions judiciaires de ne pas devenir des « instruments de chasse aux sorcières », mettant en avant le serment des magistrats et soulignant l’influence de l’argent dans la lutte contre la corruption.
« J’ai dit qu’aucune institution judiciaire ne peut être un instrument de chasse aux sorcières. Non ! Pourquoi ? Parce que les magistrats qui animent ces institutions judiciaires sont sous serment. Mais la chose qui influence beaucoup plus c’est l’argent. Quand vous luttez contre la corruption, on viendra vous proposer tout… », a-t-il ajouté.
Sirani Diabaté, pour Laguinee.info