Dans un entretien accordé à une journaliste de Laguinee.info, Alpha Bayo, Coordinateur de la Maison des Associations des Organisations de Guinée (MAOG) a exprimé son profond désarroi face à la récente offensive du pouvoir militaire contre des médias privés dans le pays. Ces actions, qualifiées de menace par le Coordinateur, suscitent une inquiétude croissante au sein de la population guinéenne.

 » C’est vraiment une menace qui pèse sur l’ensemble de la population et même quand vous remarquez la restriction pour l’accès à l’Internet, ça fait environ un mois maintenant la population souffre. Pour nous franchement, c’est une grosse déception comme nous l’avons dit dans nos communications. On est très déçu de cette gouvernance en ce qui concerne la garantie de la liberté d’expression, de liberté de presse, de la liberté d’information. Franchement, personne de nous n’est en sécurité en ce qui concerne la communication. Pour nous, c’est un véritable recul », a-t-il déclaré.

Le Coordinateur souligne que cette situation est unique à la Guinée, contrairement à d’autres pays en transition comme le Mali, le Burkina Faso, le Gabon et le Niger, où de telles mesures restrictives n’ont pas été prises par les autorités. Il considère que ces actions représentent un sérieux recul pour le pays dans sa quête démocratique et appellent à un rétablissement immédiat des médias, y compris les chaînes de télévision retirées des bouquets Canal Plus.

« Ceux qui conseillent le CNRD d’emprunter ce chemin souhaitent réellement un échec à cette transition, puisqu’il y a beaucoup de frustration aujourd’hui dans la cité. Donc, ils ont vraiment intérêt à rétablir les médias, à rétablir les télés sur les bouquets canal plus », pour Alpha Bayo.

S’adressant spécifiquement aux professionnels des médias, le Coordinateur appelle à la persévérance et à l’unité dans la lutte pour la liberté d’expression. Il encourage un soutien mutuel entre les médias et les organisations de la société civile, soulignant l’importance cruciale de la presse dans le fonctionnement démocratique d’une société.

« Pour moi, il faut continuer le combat, il faut croire au combat, il faut faire en sorte que les médias qui sont retirés, soient soutenus par les autres, puisqu’ils sont du même corps et même en tant organisateur de la société civile, il est de notre responsabilité de soutenir aujourd’hui les médias, dans ce qu’ils sont en train de traverser. Parce que, à un moment donné si on est touché c’est la presse qui nous soutient à tous les niveaux. Donc, j’appelle toute la presse à une union de force », a conclu le coordinateur.

Cette déclaration du Coordinateur de la MAOG met en lumière la gravité de la situation actuelle en Guinée, appelant à une solidarité accrue entre les acteurs de la presse et de la société civile pour faire face à cette menace grandissante sur la liberté d’expression et de la presse dans le pays.

Sirani Diabaté, pour Laguinee.info