La mise en place de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), est l’une des actions phares de la transition dirigée par Mamadi Doumbouya depuis la chute d’Alpha Condé, le 05 septembre dernier. Cet organe judiciaire chargé de traquer tous les dossiers sur le détournement de deniers publics, est différemment apprécié par des acteurs de la vie sociopolitique du pays. Ce samedi, 12 février 2022, le président de l’Union des Forces Républicaines a d’abord salué cette initiative des autorités de la transition, avant de déplorer des prétendus détournements faites par certains cadres des régimes précédents. C’était à l’occasion de l’Assemblée générale hebdomadaire de son parti, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Cette communication de l’ancien Premier ministre guinéen est intervenue à l’occasion de la reprise des assemblées générales de son parti. Devant ses militants et sympathisants, le leader de l’UFR a paraphé plusieurs sujets portant sur l’actualité sociopolitique du pays. Se prononçant sur la gestion antérieure des affaires de la nation, Sidya Touré n’a pas tardé d’évoquer la question de détournement des deniers publics. D’où la nécessité selon lui de la création de cette cour de répression.
« Quand on vous dit qu’une dame a pris 20 millions de dollars vous ne pouvez l’imaginer. Avec cette somme, on peut finir l’Université de Kankan ou celle de Labé. Malheureusement une gamine met ça en poche et part à Dubaï. Mais posons-nous la question de savoir ce qui nous mène à cela? Je dirai tout simplement que ce sont les magouilles, les cafouillages. Voilà la raison qui m’a poussé, dès le départ, à supporter l’idée de la Cour de répression économique et financière (CRIEF). Il faut que les inculpés nous disent pourquoi nos enfants ne partent pas à l’école ? Pourquoi nous n’avons pas d’eau, d’électricité et ni d’hôpitaux ? Pourquoi l’argent qui était destiné pour la construction de ces infrastructures a été détourné par des individus qui estiment être les plus bénis que les autres », s’est interrogé le président de l’UFR.
Poursuivant, Sidya Touré a regretté le fait que la Guinée possède des recettes de près de 11 milliards de dollars mais qui malheureusement n’ont permis même à la construction de 100 kilomètres de route, ni d’un nouvel hôpital, d’une nouvelle université, d’un nouveau stade, des logements sociaux et moins d’une plantation qui permettrait à l’emploi de 20 à 30 mille travailleurs.
C’est pourquoi avant d’aller aux termes de son intervention, l’opposant au régime déchu a invité le CNRD à tenir tête à ces audits afin de récupérer ce qui appartient à l’Etat. Toute chose qui permettrait à cette transition selon lui, de pouvoir se boucher face certains chantiers notamment l’organisation des élections, vu que la plupart des financements extérieurs se trouvent bloqués de nos jours.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info
Tél: 627 51 44 41