Après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle à travers un décret lu dans la soirée d’hier mercredi, 02 février 2022 à RTG, le Commandant Alpha Oumar Boffa Diallo dit AOB et Jean Guilavogui n’ont jusque-là pas été libérés. Présent à la Maison centrale ce jeudi pour accueillir ses clients, Maître Salifou Beavogui a déploré le fait que le décret n’ait pas été appliqué immédiatement par les services concernés. Tout en remerciant le présent de la transition, l’avocat indique que ce décret de grâce accordé à AOB et à Jean Guilavogui vient fermer une page sombre de notre appareil judiciaire, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Maître Salifou Beavogui espère tout de même que la libération de ces détenus graciés interviendra dans un moment à l’autre.
« La libération de Alpha Oumar Boffa Diallo et Jean Guilavogui devient très longue mais comme nous sommes habitués, on va accepter. Peut-être dans quelques heures, les choses vont rentrer en ordre parce que le décret du Président de la République s’applique immédiatement sauf s’il y a des questions de commodité et de formalisme qu’il faille régler avant que les choses ne soient faites », a-t-il dit.
Cette libération attendue intervient après douze ans et sept mois que le commandant AOB et Jean Guilavogui sont privés de liberté. Depuis lors, les avocats de ces détenus ont multiplié des appels auprès du Président de la République, du Premier ministre et à toutes les personnes de bonne volonté pour obtenir leur libération. Mais cette fois-ci, ces appels ont été entendus.
« C’était pour la énième fois que ces genres d’appels étaient lancés mais je crois que cette fois-ci, ça a été la bonne parce que le cris de cœur a été entendu et finalement hier soir à la surprise générale le décret est passé. Donc, je voudrais profiter de cet instant solennel pour remercier le bon Dieu qui nous a permis de voir ce jour-là, c’est le bout du tunnel », s’est réjoui Maître Salifou Béavogui.
Poursuivant, l’avocat estime que ce décret de grâce pour ces anciens pensionnaires de la maison centrale est « un décret qui vient refermer une page sombre de notre appareil judiciaire. Le dossier du 19 juillet 2011 qui avait connu l’arrestation de plusieurs guinéens, au départ plus de 300 guinéens avaient été privés de leur liberté. Il y a des accusés que nous avons défendu ici, leur seul tort c’est le fait d’avoir été aperçu dans les parages de Kipé à la veille de l’attaque et ils ont été embarqués dans le dossier. Donc, au fur et à mesure ces personnes, des militaires comme des civiles ont été libérées progressivement. De libération en libération, il est resté Jean Guilavogui et AOB contre lesquels aucune charge ne pouvait être retenue parce que la Cour suprême avait cassé et annulé, mais malgré tout on a continué à les garder », a-t-il déploré.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info