Rien ne va entre le maire de la commune rurale de Djatifèrè et le Directeur Préfectoral des mines autour du dragage dans le district de Malea. Le non-respect du code minier, le manque de sincérité dans la gestion entre le Directeur Préfectoral et les autorités locales des zones minières, la mauvaise gestion des recettes minières sont entre autres accusations portées contre le Directeur Préfectoral des mines, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé dans la région.
Joint au téléphone ce mercredi 20 octobre 2021 par le correspondant de Laguinee.info à Faranah, le maire de la commune Rurale, Sory Amoroya Barry explique.
«Le Directeur Préfectoral des mines veut imposer à mes citoyens des Burkinabè. Et, en tant que premier responsable de la commune, je ne suis pas informé. Il a envoyé des burkinabè à Dinguiraye pour qu’ils puissent travailler dans ma zone. J’ai dit non, il a fait des quittances pour remettre à mon receveur que c’est Condé qui nous a envoyé de l’argent, un montant de 9 millions 800 milles francs guinéens pour le dragage à Maléa; mais il se trouve que c’est seulement les Burkinabè qui ont des machines pour cette activité. J’ai dit au receveur que tu n’as pas droit de recevoir un montant sans mon avis. Et vu que ces pratiques, si quelqu’un doit travailler chez moi, il doit venir me rencontrer pour qu’on discute. Plus maléfique que bénéfique, je m’oppose à toutes formes d’exploitation minière qui ne vont pas dans l’intérêt de mes populations. Le Directeur ayant négocié le retour, des Burkinabè serait allé distribuer plus de 60 millions entre les cadres Préfectoraux pour que ceux-ci l’appuient dans sa démarche », a-t-il accusé
Constatant la dangerosité des produits chimiques que les Burkinabè utilisent dans l’exploitation des mines. Le maire de Djatifèrè reste catégorique
.« Je ne laisserai aucun Burkinabè travailler sur le sol de Djatifèrè car les produits toxiques qu’ils utilisent sont très dangereux. L’année dernière par exemple, les citoyens de Karfa ont perdu une vingtaine de têtes de bœufs et une quarantaine de moutons et chèvres. Ils menacent de quitter les lieux si toutefois les Burkinabè reviennent dans leur localité. Monsieur Condé des mines avait appelé son représentant ici pour lui parler des Burkinabè. Ce dernier lui a dit de prendre contact avec le maire. Parce qu’il a entendu le maire dire qu’aucun Burkinabè ne va travailler dans sa commune. A cause de ça, il l’ a remplacé.», a renchérit Sory Amoroya Barry.
Le Directeur Préfectoral des mines pour sa part, rejette à bloc cette accusation. Il dit ne pas être informé de l’arrivée d’un quelconque Burkinabè à Diatifèrè
« Le dragage dont il est question s’effectue à Kifala non loin de Djatifèrè centre (2 km). Et c’est pour un citoyen Guinéen du nom de Alseny Kéita qui avait fait officiellement une demande d’autorisation d’essai de ses machines, adressée au Président de la commission nationale des mines et géologie et dont il a fait le choix transmis avec avis favorable. Tout de même, il reconnaît avoir vendu des rejets de Maléa (district de Karfa) à 65 millions de francs guinéens. C’est cet argent qui fût réparti entre tous les services concernés conformément à la clé de répartition élaborée par les ministères des mines et géologie, du budget et des finances. Une somme de 9 750 000 francs guinéens a été envoyée au district de Karfa et 5 800 000 francs guinéens à la sous préfecture de Diatiféré », a répliqué Mamadou Alpha Condé.
Pour le moment, la situation reste très confuse entre ces deux cadres dans un bras de fer depuis plus de 2 ans. Pendant ce temps, les populations tirent les conséquences de l’exploitation minière tant sur le plan environnemental qu’alimentaire.
De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info