La crise de gasoil refait surface dans la commune urbaine de Kankan. Dans le souci de comprendre ce phénomène, la correspondante régionale de Laguinee.info basée à Kankan a sillonné quelques stations services de la ville de Nabaya. C’était ce vendredi, 25 mars 2022.
Avoir une goutte de gasoil dans les stations services de Kankan est devenu ces derniers temps un véritable casse-tête chinois pour les consommateurs.
Mohamed Diaby est un exploitant, il avance les raisons. « Quand je commence à servir, il y a tellement de cris un peu partout et des bagarres. Hier, ils se sont jetés sur deux pompistes. Heureusement, j’ai fait appel à deux militaires pour nous sécuriser sinon ce n’était pas bon pour nous. On n’a tellement de monde c’est pourquoi on arrête sinon on va perdre et mon patron m’a dit que quand un franc perd dans son argent que je vais rembourser et je ne veux pas rembourser une somme que je n’ai pas utilisé », a-t-il dit expliqué.
Bangaly Fofana est un transporteur, il trouve une autre explication à cette pénurie de gasoil. « Depuis que le ministre des hydrocarbures a dit qu’un litre de gasoil va augmenter de 2.700FG, la crise de gasoil a commencé. S’ils veulent augmenter le prix, ils n’ont qu’à le faire, au lieu de faire des annonces. Ça fait quatre jours que mon véhicule est garé. Quand ils commencent le service quelques temps après ils arrêtent c’est comme ça partout dans les stations services », a-t-il signalé.
Pour ce jeune syndicaliste, cette rareté de gas-oil sur le marché impacte négativement leur activité de transport. « Ces véhicules sont arrêtés ici à cause du gas-oil. Les pompistes ont du carburant et ils refusent de vendre à la population et cela fait deux semaines que nous sommes dans cette crise. Nos véhicules sont chargés des marchandises des femmes notamment des bonbons glacés. Elles doivent se rendre dans les marchés hebdomadaires pour les revendre et si nous ne gagnons pas de gasoil maintenant, ces bonbons risqueront de se gâter », a déploré Abou Traoré.
A rappeler qu’un litre de gas-oil se négocie actuellement entre 14 000 et 15 000 francs guinéens sur le marché noir.
De Kankan, Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info