Les concertations nationales sur initiative du CNRD ont repris ce lundi, 2021 septembre 2021 au palais du peuple. Une partie du rendez-vous du jour concernait les associations de presse. Lors des échanges, le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPGG).a remis un mémorandum au colonel Mamady Doumbouya. Ce document dont Laguinee.info détient copie, contient de nombreuses doléances en faveur des journalistes.
Laguinee.info vous propose ci-dessous l’intégralité dudit mémorandum :
Monsieur le Président du CNRD,
Pour la réussite de la transition dans le domaine de la presse, le SPPG
qui agit au nom des employés de médias guinéens vous fait des
propositions et doléances ci-après:
1-Accompagner les travaux de l’élaboration de la convention
collective des journalistes en vue de son adoption par le syndicat et
les associations patronales des médias;
2-Prendre un acte d’extension de la convention collective des
journalistes une fois adoptée, pour qu’elle soit applicable à d’autres
médias qui n’appartiendraient pas à l’une des organisations
signataires;
3-Garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier
notamment pendant la couverture des évènements de trouble;
4-Veiller au respect du droit d’accès aux informations d’intérêt
général. Le premier acte concret à prendre à ce niveau, c’est la
publication dans le journal officiel de la République, de la loi portant
droit d’accès à l’information publique qui est déjà adoptée et
promulguée;
5-Autoriser les journalistes à circuler pendant les heures du couvre-feu car comme on le dit, le journaliste est un professionnel 24h sur 24
et 7 jours sur 7. Cela étant, il est appelé à travailler pour informer le
public à n’importe quelle heure comme le témoignent les éditiond’informations nocturnes qu’on écoute tous les jours et les articles de
presse publiés à tout moment;
6-Nous sommes heureux de constater que l’une des 5 valeurs du
CNRD porte sur la rectification institutionnelle. A ce titre, nous vous
suggérons de faire rectifier l’injustice dont le syndicat est victime dans
la composition de la HAC (haute autorité de la communication) où
nous n’avons toujours pas de représentants malgré toutes les
démarches menées auprès du régime déchu. Pourtant, les employés
de médias aussi doivent, par le canal du syndicat, y être représentés
au même titre, sinon plus que les patrons de médias qui ont déjà leurs
représentants dans cet organe de régulation. Pour y arriver, on doit
réviser la loi portant haute autorité de la communication qui
comporte d’ailleurs beaucoup d’autres manquements à corriger.
7-Prévoir le syndicat dans la répartition des subventions que l’Etat
accorde à la presse chaque année. Cela permettra également de
rectifier cette autre injustice qui défavorise les employés des médias
pourtant plus nombreux que n’import quelle autre composante de
notre corporation;
8- Créer et alimenter un fonds destinés à la formation et au
renforcement de capacités des journalistes afin de qualifier davantage
la presse guinéenne;
9-Pour garantir aux employés des médias une démarche inclusive,
mettre les journalistes à l’abri des lois liberticides et leur permettre
d’apporter efficacement leur contribution dans la construction d’un
véritable Etat de droit, le syndicat souhaite avoir des représentants
dans la composition de l’organe de transition qui sera chargé de voter
les textes de loi. Mais aussi, dans tout autre organe dont les actions et décisions pourraient avoir un impact sur la corporation des
journalistes.
10-S’appuyant sur votre engagement faisant de la justice ‘’la boussole
qui guidera tout citoyen’’, nous demandons une enquête sérieuse sur
la bastonnade en 2017, des dizaines de journalistes à l’éco 3 de
Matam en vue d’un procès équitable sur cet acte qui a fortement
porté atteinte à la liberté de la presse dans notre pays;
11-Eviter de traiter les dossiers des journalistes en dehors du cadre
souhaitable dans un Etat de droit. Nous invitons d’ailleurs tout acteur
de la vie publique qui se sentirait brisé dans ses droits par le travail
d’un journaliste, à saisir le syndicat qui a une expérience et un
département spécialisé dans la gestion des conflits;
12-Mise à disposition d’un domaine de l’Etat pour la construction du
siège du syndicat des professionnels de la presse de Guinée(SPPG).
Pour finir, nous rappelons que le travail des journalistes
professionnels, si on s’en sert bien, permet d’éclairer les citoyens dans
leur choix et conduite, mais également les décideurs, dans leurs
gestion et prise de décisions. Les critiques objectives des journalistes
permettent de corriger les imperfections dans la gouvernance et
d’éviter des dérapages notamment en termes du respect des principes
démocratiques, les droits de l’homme, les libertés individuelles et
collectives, le renforcement de l’indépendance de la justice…. C’est
pourquoi nous demandons au CNRD de continuer à suivre les
informations traitées et données par les journalistes professionnels,
d’écouter attentivement leurs commentaires, analyses, critiques et
dénonciations. Même pas pour traquer les auteurs de ces genres journalistiques, mais pour en faire bon usage afin de corriger les
imperfections dans la gestion et prises de décisions.
Tel: 624 16 16 88/622 56 85 61.
E-mail: sppgguinee@gmail.com et sekoujamalpendessa@gmail.com