Le fait remonte à mai 2018. Un jeune ressortissant guinéen à Bruxelles est mort suite à son expulsion de force par des agents de sécurité du local qu’il occupait pour non paiement du loyer. Selon son père qui est intervenu ce matin dans les « GG » d’Espace FM, Lamine Moise Bangoura a rendu l’âme par étrangement. Il ajoute que c’est ce que le rapport d’autopsie a révélé. Deux ans après, le corps est toujours à la morgue avec un refus catégorique de le resituer à la famille. Pire, un non lieu a été prononcé par la justice belge sur les circonstances de la mort du jeune, a appris Laguinee.info à travers un de ses reporters.
C’est un père meurtri et désespéré qui témoigne sur les circonstances du décès de son fils. Pour lui, Lamine Moise Bangoura est mort par assassinat. Il accuse directement les 8 policiers qui avaient débarqué chez la victime pour la déloger de force.
Il poursuit en révélant que l’ambassadeur de la Guinée à Bruxelles lui a juste présenté les condoléances en compagnie d’une délégation. Quant aux circonstances de la mort de son fils, ajoute-t-il, elles n’ont jamais été une préoccupation pour la représentation diplomatique du pays dans la capitale belge.
« L’ambassade était informée et ils ont mobilisé une délégation pour venir nous présenter les condoléances. Mais vous savez quand il y a un problème politique comme cela, l’ambassade ne peut pas mêler. Ils nous ont certifiés, ils nous ont dits cela, que, eux, ils peuvent nous soutenir, mais seulement de côté, ils peuvent pas se mêler de cela. Quand on a fait une vidéo, directement on a dit que l’ambassadeur était chez nous, ils ont revendiqué. Vous pouvez contacter Bah Samba le journaliste de Guineenews qui est ici à Bruxelles. Ils nous ont contredits que la famille a menti. Des gens venaient me contacter pour aller voir l’ambassadeur et demander pardon. J’ai dit qu’est-ce que j’ai fait pour demander pardon à l’ambassadeur? Je ne peux pas parce que je n’ai pas fait quelque chose. C’est lui qui nous a chargés qu’on a menti. Quel mensonge on a procédé ? On a dit ce qui s’est passé », témoigne-t-il.
L’affaire était au niveau de la justice. Mais elle s’est soldée par un non lieu. Une décision qui surprend l’invité des « GG » pour le fait que, d’après lui, les policiers impliqués dans le décès de son enfant n’ont jamais comparu.
« Je n’ai jamais vu qu’à la la justice on puisse classer ce genre d’affaire sans la présence des victimes présumées ou des témoins présumés, parce que si je compte aujourd’hui, nous avons 11 témoins à savoir les 8 policiers qui étaient sur Lamine. Il y a aussi les trois agents de l’huissier à savoir l’huissier lui-même, son chauffeur… Donc 11 témoins. Parmi ces 11 témoins oculaires qui ont vu comment Lamine est décédé, personne n’a été à la barre pour témoigner et on se contente seulement de donner un non lieu », dit-il.
Lamine Moïse Bangoura était âgé de 27 ans. Mort dans des conditions floues, sa famille peine toujours à récupérer le corps.
Laguinee.info
