La bijouterie est une activité qui consiste à se servir de métaux précieux comme l’or et l’argent pour fabriquer des bijoux. De nos jours, les ouvriers de ce secteur se disent être oubliés par l’État, dans l’exercice de leur métier. Un reporter de votre quotidien électronique Laguinee.info a fait une immersion dans la bijouterie de Waraté Kanté, à Hamdallaye, une banlieue de Conakry, située dans la commune de Ratoma. Dans cet atelier, nous avons rencontré un homme amoureux de cette profession qu’il dit l’avoir héritée.
«Ma passion envers ce métier n’a pas de limite. Je suis né avec ce métier de même que mes parents aussi. Ils m’ont dit qu’ils ont trouvé mes arrières parents pratiquer ce métier. Donc, nous, quelles que soient les difficultés que nous rencontrons, nous les gérons…», dira-t-il en premier lieu.
Cet artisan a commencé en même temps de citer les difficultés qu’il rencontre, sans attendre notre question à cet effet.
«Nous rencontrons des difficultés actuellement dans ce métier, au nombre desquelles, la cherté de la matière première. Les métaux sont chers, alors que c’est ici qu’on extrait l’or. Le problème est qu’on exporte presque tout or qui est extrait chez nous. Sinon, ça n’allait pas coûter aussi cher dans le pays. Quant à l’argent, ça provient des autres pays. Nous avons des fournisseurs qui viennent du Mali et du Sénégal. Nous achetons le gramme de l’argent blanc à 15 000 francs guinéens et à notre tour quand nous fabriquons, nous vendons de 25 000 à 30 000 francs guinéens le gramme», a-t-il expliqué.
Dans cette profession depuis 1992, monsieur Kanté affirme qu’il achetait le gramme pourtant à 2500 francs guinéens à l’époque. Aujourd’hui, il souligne que les choses ont changé dans le mauvais sens au fil des années pour les bijoutiers guinéens.
Par ailleurs, notre interlocuteur signale que les réelles difficultés des bijoutiers relèvent des clients. «Nos plus grandes difficultés se trouvent avec nos clients. Certains peuvent faire une commande, je fais le travail mais je ne revoie plus la personne…Actuellement j’ai des bijoux ici, que j’ai faits à travers des commandes, je ne sais même pas si les intéressés sont à Conakry ici ou s’ils sont vivants. J’ai ces bijoux-là ici et qui ont fait des années. D’autres aussi peuvent venir faire la commande, ils reviennent après avec d’autres idées en disant de rembourser leurs argents…», a-t-il raconté.
«La bijouterie guinéenne n’est pas du tout modernisée, par manque de matériel de travail. On n’a pas de boutique où acheter même un petit matériel de bijoutier. Seuls le charbon et le sel que nous gagnons en Guinée, tout le reste de nos outils de travail sont exportés. Jusqu’à présent, nous travaillons avec le marteau et l’enclume. Je demande de l’aide à toute personne de bonne volonté de m’aider à avoir un endroit au bord de la route. Vous voyez ici, je suis au bord des rails, mes produits ne sont pas visibles. Mais si c’est au bord de la route que je trouve un local, mes produits seront visibles par les passants», a plaidé cet artisan.
Ibrahima Foulamory Bah, pour Laguinee.info
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