En ce début de la saison des pluies, Conakry passe pour un meilleur élève en matière d’insalubrité. Un peu partout sur les lieux publics, la réalité parle d’elle-même. Au marché d’Enco5, sur la transversale Enco5-Sangoyah, les tas de saletés règnent en maître absolu par endroits. A cela, s’ajoute l’odeur nauséabonde qui se dégage d’elles continuellement. Hier lundi, un de nos reporters est allé à la rencontre de certaines vendeuses d’à côté. Leur cohabitation avec ces saletés n’est pas par gaïté de cœur. Face à la problématique, les avis diffèrent. Certaines interlocutrices prennent les riverains pour responsables et d’autres dénoncent l’inefficacité des administrateurs du marché.
Kadiatou Soumah, vendeuse, se dit très gêné par les ordures. Pour elle, ce sont les riverains qui salissent le marché.« Vraiment ces tas d’ordure nous fatiguent ici. Chaque jour on paie de l’argent pour leur évacuation. Il y a des riverains qui jettent nuitamment leurs ordures ici et ça nous fatigue vraiment. Chaque matin, nous sommes obligées de payer d’autres personnes pour évacuer ces ordures. Pour être franche, ceux qui sont chargés de nettoyer le marché, viennent chaque jour faire leur travail. Mais la nuit, les riverains viennent salir tout », témoigne-t-elle.
Makalé Sylla est aussi vendeuse. A la différence de la première intervenante, elle pense que: « ceux qui sont censés (administrateurs du marché) de faire dégager les ordures ne le font car ils ne donnent pas l’argent collecté à cet effet.
Pourtant ils viennent nous réclamer de l’argent. Par jour, nous payons 2000 francs guinéens. Un montant qui va au delà de celui demandé par le bureau du marché ».
Comme la première qu’on a interrogée, cette autre du nom de M’Hawa Soumah, vendeuse d’ignames, témoigne que la présence des ordures par endroits sur le marché constitue un casse-tête.
« Nous souffrons vraiment. Ces ordures nous embêtent. Pourtant nous payons chaque jour 2000 francs par tête pour leur dégagement. En plus 1000 francs par tête comme droit du marché », dit-elle.
Quant à Ismaël Diakité, administrateur du marché d’enco 5, voici sa version à propos de l’extrême insalubrité à laquelle son lieu est confronté.« Vous savez, depuis la fête, Il y a eu deux jours sans travail de la part de la société qui est chargée du nettoyage. Elle a négligé de ramasser le lendemain de la fête et les deux jours qui ont suivi. Ce matin, j’ai appelé le maire. Le maire a contraint de ramasser d’ici le soir. C’est ainsi qu’on a mis toute la pression possible sur la société pour qu’elle vienne faire son travail, et heureusement on a négocié et les employés de la société sont venus avec des camionnettes et des charretiers dont vous pouvez faire le constat à votre retour ».Interrogé sur les accusations d’arnaque faites par certains responsables du marché, contre les femmes vendeuses au marché, Ismaël Diakité répond en ces termes : « A ma connaissance, les femmes paient 1000 francs guinéens par jour mais ce que les femmes vont comprendre, c’est différent des billets qu’on appelle billets verts. Dans notre marché, le droit du marché, le billet vert est là et le billet blanc c’est pour le service de nettoyage qui est à 500 francs guinéens par billet. Dire qu’en dehors de ces billets qu’on leur retire de l’argent, ça c’est pas vrai. Je suis là avec mon comptable et personne n’osera de leur soutirer de l’argent. Ça c’est impossible ».Mamadou Aliou 2 Sow pour Laguinee.info