À quelques jours du lancement des examens de sortie dans les établissements d’enseignement technique et professionnel, une situation préoccupante secoue la région de Boké. Plus de 200 candidats ne disposeront pas de procès-verbal (PV), les excluant de la session officielle. Une réalité qui suscite incompréhension et frustration chez les concernés. Pourtant, pour les autorités éducatives régionales, il s’agirait d’une « bonne nouvelle » grâce à un mécanisme de reclassement mis en place.
Selon Balla Moussa Keita, inspecteur régional de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi à Boké, les candidats concernés n’ont pas rempli les critères exigés pour obtenir un PV.
« C’est ceux qui n’étaient pas dans les normes qui n’ont pas pu obtenir un PV. C’est aussi simple que cela. »
Face à ce dysfonctionnement, le ministère de tutelle a introduit une procédure de reclassement. Cette dernière permettra aux élèves non éligibles de bénéficier d’une orientation vers des filières adaptées à leur niveau académique réel. À l’issue de cette nouvelle formation, ils pourront tout de même obtenir un diplôme.
« Ce reclassement est une chance donnée à tous ceux qui ont suivi correctement leur scolarité et payé leurs frais, afin qu’ils ne soient pas abandonnés. Ils méritent au moins un diplôme », a expliqué M. Keita.
Les écoles privées pointées du doigt
L’inspecteur régional n’a pas manqué de dénoncer l’attitude de certaines écoles privées, qu’il accuse d’avoir abusé de la confiance des autorités en recrutant massivement des jeunes sans les niveaux requis.
« Malheureusement, certaines écoles privées ont abusé de la confiance que l’État leur a accordée en recrutant des élèves qui n’avaient pas le niveau pour ces études. »
Il a également dénoncé une perception persistante selon laquelle les centres de formation professionnelle seraient une voie de secours pour les élèves ayant échoué au BEPC ou au BAC, un phénomène qui selon lui « décrédibilise l’enseignement technique et professionnel ».
« C’est cette tendance que les nouvelles autorités sont en train de rectifier dans le cadre de la rectification institutionnelle inscrite dans les cinq axes du programme Simandou 2040 du CNRD. »
Une plateforme numérique pour mieux orienter
Dans un souci de transparence et de rigueur, une plateforme numérique de sélection a été mise en place. Elle permet désormais d’orienter les candidats en fonction de leur niveau réel et du type de formation choisi (A ou B), réduisant ainsi les fraudes et incohérences.
« On a vu des cas où un étudiant sans BEPC, par la complicité d’une école privée, s’inscrit dans une filière santé pour obtenir un diplôme d’État, infirmier ou sage-femme… alors que le BAC est exigé. C’est inacceptable », déplore M. Keita.
Un appel à la responsabilité collective
L’inspecteur régional a conclu en appelant les encadreurs des établissements techniques et professionnels à plus de vigilance et de responsabilité.
« Nous devons tous prendre nos responsabilités pour éviter ces situations qui ternissent l’image de notre système de formation. »
Avec cette série de réformes et de clarifications, les autorités espèrent redorer le blason de l’enseignement technique et professionnel en Guinée et éviter de nouveaux cas similaires lors des prochaines sessions.
IAC, pour Laguinee.info