Le débat sur la cherté de la connexion internet en Guinée connaît un nouveau rebondissement. Elhadj Fodé Mandjaye Magassouba, président de la Fondation Internationale Ahmed Sékou Touré (FIAST), est sorti de sa réserve pour dénoncer ce qu’il qualifie de « surfacturation abusive » de la part de la société de téléphonie Orange Guinée. Dans un entretien accordé à Laguinee.info, il a interpellé directement les plus hautes autorités de la transition, en particulier le général Mamadi Doumbouya.
Un entretien aux accents de colère
Face à ce qu’il considère comme une injustice numérique criante, Elhadj Fodé Mandjaye Magassouba a lancé un message fort et direct aux autorités. Se présentant à la fois comme acteur humanitaire et citoyen concerné, il exprime son indignation :
« En tant que responsable humanitaire, je m’adresse aux autorités de la Guinée, avec à leur tête le général Mamadi Doumbouya, pour dénoncer la surfacturation de la société téléphonique Orange Guinée. Cela fait mal. »
Comparaison régionale sans équivoque
Le président de la FIAST ne s’est pas limité à un simple coup de gueule. Il met la situation guinéenne en perspective avec d’autres pays africains, soulignant le contraste frappant entre les tarifs pratiqués :
« Dans toute l’Afrique, c’est seulement en Guinée où on peut surfacturer 50 euros par mois pour la connexion… et que cela ne suffit même pas ! », s’indigne-t-il.
En d’autres termes, selon lui, la Guinée pratique des prix internet dignes des standards occidentaux, sans offrir un service correspondant en qualité ni en stabilité.
Une offre qui se détériore selon les usagers
L’un des points majeurs de sa déclaration concerne la dégradation du rapport qualité-prix des offres internet mobile. Elhadj Fodé Mandjaye Magassouba déplore l’inefficacité des forfaits mensuels face à l’évolution des besoins numériques :
« Avant, on pouvait acheter 5 Go ou 10 Go pour un mois. Cela suffisait parfois. Mais aujourd’hui, même avec 18 Go, si tu tiens 15 jours, il faut remercier Dieu. »
Pour lui, cette situation illustre un déséquilibre grandissant entre le prix payé et la quantité de données réellement consommable sur une période donnée, ce qui affecte directement les particuliers, les étudiants, les travailleurs, les commerçants et même les institutions.
Des victimes silencieuses dans tout le pays
Elhadj Fodé Mandjaye Magassouba ne parle pas seulement en son nom. Il dit refléter le vécu de milliers de Guinéens qui, chaque jour, peinent à rester connectés à un coût raisonnable :
« Je suis victime de cette surfacturation liée à la connexion internet d’Orange Guinée. Les citoyens sont aussi victimes à longueur de journée. Mais comme on n’a pas où aller, ni où se plaindre, nous faisons appel au président de la République. »
Un appel direct à l’État et à l’ARPT
Dans sa communication, le président de la FIAST ne se contente pas de dénoncer. Il propose également des pistes de responsabilité. Il exhorte l’État à jouer pleinement son rôle de régulateur, en mettant l’accent sur deux institutions en particulier :
Le ministère de l’Économie numérique et des Postes et Télécommunications, qui selon lui doit renforcer sa mission de contrôle.
L’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), qu’il accuse d’inaction face à cette situation.
« Nous demandons au président de bien vouloir nous aider en contrôlant le ministère de l’Économie numérique. C’est leur responsabilité. Pourquoi l’ARPT est-elle incapable de mettre fin à cette terrible surfacturation ? »
Un enjeu crucial pour l’avenir numérique du pays
Derrière ce cri d’alarme, se pose une question essentielle : la connectivité est-elle devenue un luxe en Guinée ? Dans un pays où l’accès à l’internet est un levier de développement, d’éducation et d’innovation, la qualité du service et l’accessibilité tarifaire sont des conditions incontournables.
La communication d’Elhadj Fodé Mandjaye Magassouba sonne donc comme un appel citoyen pour une réforme en profondeur du secteur numérique. Les regards sont désormais tournés vers les autorités compétentes pour des actions concrètes.
IAC, pour Laguinee.info