Comme annoncé dans nos précédents articles, l’éboulement dans une mine semi-industrielle a tué 15 personnes à Tatakourou, dans la sous-préfecture de Doko, préfecture de Siguiri hier samedi, 8 mai 2021. Depuis, les messages de condoléances se multiplient. Après les politiques, c’est autour des acteurs de la société civile de réagir. Depuis l’étranger, Dr Dansa Kourouma a présenté ses condoléances aux familles de victimes et a souhaité ses vœux de bonne santé aux blessés. Le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOCS-G) qui a été joint au téléphone par un journaliste de Laguinee.info au lendemain de ce drame humain, a proposé quelques pistes de solutions pouvant réduire drastiquement les accidents de travail liés aux éboulements dans les mines.
C’est avec beaucoup de tristesse que Dr Dansa Kourouma a appris le décès brutal de 15 de nos concitoyens à Takakourou. « Depuis l’extérieur du pays, j’ai appris avec consternation et tristesse la mort tragique de 15 citoyens guinéens dans la zone minière de Tatakourou. En plus des morts, on dénote des blessés. Face à cette énième incident tragique dans la région de la Haute Guinée et bien d’autres régions du pays où des accidents de circulation, des tueries lors de manifestations et accrochages avec les force de défense et de sécurité sont enregistrés, je présente les condoléances aux familles éplorées ».
Dr Dansa Kourouma est conscient qu’il n’y a aucune solution magique pouvant mettre fin aux éboulements dans les zones d’exploitation minière. Cependant, il a proposé quelques mesures visant à réduire drastiquement ces cas d’accidents de travail dans les mines. « Dire qu’on peut mettre fin à ces accidents de cette nature est presque impossible ; mais, prendre des mesures pour éviter est bien possible. Il y a d’abord la règlementation. C’est-à-dire interdire l’exploitation minière illégale dans tout le pays. Et l’exploitation artisanale autorisée pendant la saison des pluies ; il faut procéder à une règlementation de toutes les exploitations. Qu’elles soient artisanales, semi ou industrielles, les exploitations doivent être agréés par les services compétents. Mettre en place une stratégie d’information et de formation des mineurs artisanaux réguliers. Les autorités doivent effectuer des visites de routines pour constater le respect des mesures et surtout fermer tous les sites illégaux dans la région », a conseillé Dr Dansa Kourouma.En outre, Dr Dansa Kourouma a proposé qu’il soit mis à la disposition des miniers, des outils de prévention contre les accidents de travail. Là également, le président du CNOCS-G n’a pas manqué de faire des propositions. « Il faut qualifier les techniques. C’est-à-dire procéder au respect de conditions minimales obligatoires: distance entre les mines, épaisseur des parois, bornage, vérification journalière des souterrains. Nous proposons également la mise en place systématique d’issues de secours et de puits d’aérage suffisants. Car, le manque d’accès aux victimes des éboulements et l’incapacité à les évacuer est souvent le fait du manque de sorties de secours. Les miniers doivent se prémunir d’outils appropriés (bois, béton, fer,…) et des moyens de protection individualisés (casques, chaussures de sécurité, torches…). Il faut mettre en place une stratégie de reconversion des exploitants illégaux démobilisés par des AGR. Il faut sensibiliser les familles de départ des mineurs artisanaux; renforcer les efforts de réduction de la pauvreté dans les régions de départ et les zones minières », a ajouté Dr Dansa Kourouma.
Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info
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