L’ONG Protection Fille Femme de Guinée ne compte pas baisser les bras dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Pour renforcer son combat, elle a mis en place un projet intitulé « Wonkeli ». Cette expression en langue Soussou signifie « levons-nous » en français. Par ce projet, ladite ONG est en train de fédérer d’autres organisations de défense des droits de la femme pour une synergie d’actions face aux violences de toutes formes dont souffre la couche féminine. Dans une interview qu’elle a accordée ce samedi, 08 mai 2021 à un reporter de Laguinee.info, elle est largement revenue sur le projet.
Les études montrent que la Guinée est l’un des pays où les violences basées sur le genre sont récurrentes. C’est partant de ce constat, indique notre interlocutrice, que le projet Wonkeli a été initié et lancé.
« 374 cas de viol enregistrés par OPROGEM, 105 cas de viol enregistrés par la brigade de protection des personnes vulnérables, BSPPV de la Belle vue, une brigade qui a été mise en place pour lutter contre les violences basées sur le genre aussi. Seulement dans les cinq communes de Conakry, Kaloum, Matam, Dixinn, Ratoma, Matoto et le grand Conakry, on a enregistré entre février 2020 et février 2021, on a enregistré 105 cas de viol. Là on n’est même pas en train de parler des cas qui n’ont pas été répertoriés. C’est à partir de ce constat malheureux des cas de viol et aussi la Guinée placée comme deuxième pays pratiquant de l’excision dans le monde, que l’ONG s’est dit, on va initier un projet pour sensibiliser, pour faire connaître à l’opinion qu’on est en train de descendre sur un chemin très glissant », explique Benjamin Hélène, présidente de l’ONG Protection Fille Femme de Guinée, en même temps initiatrice du projet Wonkeli.
Le projet Wonkeli a été lancé depuis près d’un mois. L’objectif, dit Benjamin Hélène, est de: « faire comprendre à l’opinion publique, à nos décideurs, à la population qu’il y a bel et bien un phénomène qui sévit en Guinée. Et c’est le phénomène de viol qu’on doit abandonner. C’est d’essayer de sensibiliser cette opinion publique, les organisations de la société civile, les ONGs, les institutions étatiques que le viol commence à s’enraciner et il faut qu’on se lève, il faut qu’on le combatte ».
Au mois de juin prochain, poursuit la présidente de l’ONG « Protection Fille Femme de Guinée », un mémorandum sera remis au parlement guinéen. La démarche vise à attirer les députés sur la nécessité de leur appui pour l’application stricte des lois relatives aux violences basées sur le genre.
« On espère qu’au parlementaire on va nous accueillir, où on ira dans le respect, la paix, l’humilité pour leur (députés) tendre un mémorandum. Et ce mémorandum, on le veut des propos, des inquiétudes recueillies de tout le monde. Pas seulement ce que Protection Fille Femme de Guinée propose mais ce que le citoyen lambda propose, ce qu’une autre ONG propose, ce que chacun voudrait que ce soit changé pour qu’on puisse punir les auteurs de ces actes, ce qu’on peut faire pour protéger les enfants qui sont victimes de ces actes », précise Benjamin Hélène.
L’ONG Protection Fille Femme de Guinée est l’une des entités qui se battent énormément contre les violences basées sur le genre. Elle est intervenue dans plusieurs cas de viol pour, à la fois, assister les victimes et demander justice contre les présumés violeurs.
Oury Maci Bah pour Laguinee.info
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