L’État reconnaît ses torts. La Présidence de la République, par la voix du général Amara Camara, a présenté ce mardi des excuses officielles aux nombreux pèlerins guinéens floués lors des inscriptions au Hadj 2025. Dans une déclaration empreinte de gravité, le porte-parole du chef de l’État a reconnu l’ampleur des abus subis et annoncé une mesure forte : l’inscription gratuite des victimes pour le pèlerinage de 2026.
Face aux scandales d’escroquerie et de mauvaise gestion qui ont entaché l’organisation du Hadj cette année, la Présidence n’a pas tenté d’éluder sa part de responsabilité. « Nous avons le regret de constater que de nombreux compatriotes ont été victimes d’abus lors du processus d’inscription au Hadj 2025 », a admis le général Amara Camara dans un communiqué solennel diffusé ce mardi.
S’adressant directement aux victimes et à leurs familles, il a reconnu la souffrance morale et financière que cette situation a provoquée : « Nous comprenons la douleur, les pressions sociales, les sacrifices et les difficultés auxquels les candidats et leurs familles ont été confrontés ces dernières semaines. » Une reconnaissance rare dans les discours officiels.
Le général Camara a souligné que cette crise révélait des « faiblesses, des manquements, et même des erreurs » dans la chaîne d’organisation. Sans nommer les coupables, il a promis que « tout sera mis en œuvre pour identifier les responsables et faire en sorte que justice soit rendue ».
Dans un geste qualifié de réparateur, la Présidence s’engage à offrir une inscription gratuite au Hadj 2026 à toutes les personnes flouées. Cette décision vise, selon le porte-parole, à « consoler ceux dont le cœur a été meurtri » et à restaurer la confiance dans un processus qui touche au sacré pour des milliers de fidèles.
Une commission de recensement sera prochainement mise en place sous l’autorité directe du CNRD. Elle sera chargée d’identifier les victimes. Un numéro de téléphone et une adresse de contact seront communiqués dans les jours à venir pour faciliter les démarches.
Dans un ton plus spirituel, le général Camara a conclu : « Les mots peuvent manquer pour apaiser vos peines, mais nous vous rappelons que tout ce que Dieu fait est bon. En tant que croyants, acceptons que sa volonté soit faite. »
Dans un pays où le pèlerinage à la Mecque est à la fois une quête religieuse et une fierté familiale, cette reconnaissance publique des défaillances et cette mesure de compensation constituent un précédent inédit. Reste à savoir si les promesses seront tenues et si les responsabilités seront réellement situées.
Laguinee.info
