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Baïlobaya : 246 boutiques et une mosquée détruites sans préavis

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Une vaste opération de déguerpissement a frappé le secteur Elhadji Sow Marché, à Baïlobaya Plateau, dans la commune urbaine de Dubréka, dans la matinée du [date à compléter]. Résultat : plus de 246 boutiques, une mosquée de 400 places, 12 toilettes, un forage, un bureau de marché et même un commissariat ont été entièrement démolis, sans que les occupants n’aient, selon eux, reçu le moindre préavis.

L’opération a mobilisé plusieurs pick-up de la gendarmerie, selon les témoins sur place. À leur retour du marché de Km/36, des commerçants ont découvert avec stupeur un chantier en ruines et des bulldozers à l’œuvre. « Ce matin, en rentrant, nous avons vu les gendarmes encercler la zone. La machine démolissait tout. Nos biens, nos tables, tout a été emporté », raconte une commerçante encore sous le choc.

Au cœur de cette destruction, un terrain de 13 parcelles dont la propriété divise. D’un côté, un homme du nom de Kerfala Kaba, présenté comme le donateur initial du site à la communauté pour l’édification d’infrastructures publiques. De l’autre, Abdou Karim Bah, ancien préfet de Dubréka, accusé d’avoir revendiqué la propriété du terrain à son nom.

Moussa Djoumessi, un concessionnaire local, se fait le porte-voix des occupants : « Kerfala Kaba a donné ses 13 parcelles aux habitants de la localité pour y ériger des équipements de base : un marché, une mosquée, un commissariat, un forage… Ce sont des besoins que nous n’avons jamais eus ici. » Il affirme que c’est l’ex-préfet qui aurait déclenché la procédure de déguerpissement, prétendant avoir obtenu gain de cause en justice.

Mais les habitants contestent la régularité du processus. « Ils disent qu’il y a un jugement, mais quand on a demandé à voir la décision, un huissier a juste brandi de faux documents. Aucune notification officielle ne nous a été remise », assure M. Djoumessi.

Le silence assourdissant des autorités locales et judiciaires entretient le flou. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune déclaration officielle n’a été publiée pour clarifier les responsabilités, ni confirmer l’existence d’une décision de justice justifiant la démolition.

En attendant, les victimes, dépouillées de leurs sources de revenus, errent parmi les gravats, cherchant à comprendre comment leur gagne-pain a pu disparaître en une matinée, sans recours ni explication. Le conflit foncier, lui, reste entier, nourri de suspicions, de promesses et d’un parfum de règlement de comptes.

IAC, pour Laguinee.info 

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