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Conakry : un ambitieux programme communautaire lancé pour lutter contre l’insécurité routière dans la zone Simandou

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L’ONG Club des Amis du Monde (CAM) a officiellement lancé ce mercredi à Conakry le Programme Communautaire de Sensibilisation à la Sécurité Routière Simandou. Financé à hauteur de deux millions de dollars par Rio Tinto et ses partenaires, WCS et CTG, ce projet d’envergure vise à freiner la spirale des accidents dans les zones impactées par le méga projet minier Simandou.

Chaque année, la Guinée enregistre plus de 5000 accidents de la circulation, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ce chiffre alarmant fait du pays l’un des plus touchés d’Afrique, une situation aggravée par la densification des activités minières dans les zones rurales. Le corridor Mamou–Nzérékoré–Kérouané, aujourd’hui sillonné par des véhicules lourds du consortium Simandou, est l’un des axes les plus à risque.

Face à cette urgence, le président de CAM, Aboubacar Sylla, a dévoilé les composantes du programme : « sensibilisation, conscientisation, renforcement des capacités et conception de modules pédagogiques pour les écoles ». Il s’agit, selon lui, d’un appui direct aux efforts de l’État pour sécuriser les axes stratégiques empruntés par les compagnies minières.

Innovation notable, dix jeunes Guinéens ont été spécialement formés pour identifier les risques routiers autour des écoles. Une première dans le pays, selon CAM. « Ils vont évaluer les dangers auxquels les enfants sont exposés en allant à l’école, mais aussi la qualité des chemins empruntés », a expliqué M. Sylla.

Présent à la cérémonie, Ibrahima Cheikh, directeur général adjoint au ministère des Mines, a salué une initiative « capitale » pour sauver des vies. Il a rappelé que le projet Simandou s’étend sur 650 kilomètres de voie ferrée entre Beyla et Forécariah, ce qui augmente les risques pour les riverains si des mesures ne sont pas prises.

De son côté, le directeur de Rio Tinto, Aboubacar Koulibaly, a insisté sur la responsabilité collective en matière de sécurité routière. « Il faut aller au-delà des campagnes classiques. Chaque usager doit être conscient du rôle qu’il joue sur la route », a-t-il déclaré. Il a également annoncé des actions concrètes : ateliers communautaires, sessions dans les écoles, mobilisation des leaders locaux, groupes de femmes, syndicats de transport et médias de proximité.

À travers ces interventions coordonnées, le programme cible les zones les plus exposées : les communautés autour de la rivière Moribaya, les abords du port, les axes ferroviaires, ainsi que les routes nationales N4 (Forécariah–Coyah), N1 (Coyah–Mamou) et N2 (Mamou–Ouré-Kaba).

« Plus de 5000 morts par an, c’est inacceptable. Il est temps de faire sortir la Guinée de la liste rouge de l’OMS », a conclu M. Koulibaly, appelant les autorités à renforcer les dispositifs de contrôle et de prévention.

Le Programme Communautaire de Sensibilisation à la Sécurité Routière Simandou s’étendra sur 18 mois. Il ambitionne d’instaurer une culture de sécurité durable au cœur même des communautés riveraines des grands chantiers miniers.

 

IAC, pour Laguinee.info

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