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Antoine Dobo Guilavogui limogé : « Cette décision n’a aucune valeur »

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L’UFDG vient de s’offrir un nouvel épisode de turbulence interne. Le secrétaire fédéral du parti à Kankan, Antoine Dobo Guilavogui, a été démis de ses fonctions. Du moins, selon une déclaration officielle signée ce vendredi soir par le Dr Fodé Oussou Fofana. Mais attention, le principal intéressé n’a pas l’intention de plier l’échine.

Au bout du fil avec nos confrères de Mediaguinee.com, la voix d’Antoine Dobo claque comme un fouet. Il ne décolère pas : « Je le dis et le répète : je ne suis pas démis de mes fonctions. J’ai été élu lors d’un congrès, donc je reste et demeure le secrétaire fédéral de l’UFDG à Kankan. Cette décision n’a aucune valeur. »

Le ton est donné. Pas question de céder sa place sans se battre. Depuis Mandiana, où il se trouve en déplacement, l’homme politique s’affiche plus que jamais déterminé. Son message est clair : il n’obéit ni aux caprices ni aux règlements de comptes internes. « Celui qui l’a prise [la décision], je connais l’UFDG mieux que lui », balance-t-il, sans citer nommément Fodé Oussou, mais en visant sans détour.

Mais cette mise à l’écart brutale n’arrive pas dans un vide politique. La semaine dernière, Antoine Dobo a fait les gros titres pour une autre raison : un cadeau très remarqué. Il a reçu une voiture neuve des mains du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. Un geste qui a soulevé une pluie de critiques, certains y voyant un pacte tacite entre l’opposant et le pouvoir en place. Sa réponse ? Tranchante comme toujours : « Je ne suis pas maudit pour refuser un tel cadeau que je ne pensais pas obtenir de moi-même. » Et de conclure, provocateur : « Je suis de l’UFDG moderne, pas caduque. »

Des propos qui n’ont pas manqué d’agacer dans les rangs de l’UFDG, où la ligne officielle reste résolument hostile à toute proximité avec le régime de transition. Alors, peut-on dire que cette séquence – le cadeau, les critiques, les déclarations assumées – a précipité sa chute ? La question mérite d’être posée.

Ce coup de tonnerre intervient alors que le parti de Cellou Dalein Diallo tente une opération de lifting organisationnel. Restructuration des fédérations, redéploiement des cadres : l’UFDG veut faire peau neuve. Mais visiblement, tout le monde n’est pas prêt à jouer la partition dictée depuis le sommet.

Fidèle au poste, Antoine Dobo ne se voit pas comme un dissident, mais comme un gardien de la légitimité. « Je n’ai jamais quitté l’UFDG et je ne le quitterai jamais », jure-t-il, rappelant que seul un congrès peut lui retirer son mandat. L’étiquette d’« ancien » ne lui colle pas à la peau. Il reste, à ses yeux, l’unique et légitime représentant du parti à Kankan.

En coulisses, cette sortie révèle une guerre froide devenue désormais brûlante entre certaines figures locales et la direction nationale du parti. Une fracture que les militants de base observent avec inquiétude, tant elle risque de compromettre l’unité du principal parti d’opposition.

Reste à savoir si Cellou Dalein Diallo tranchera, ou s’il laissera les couteaux continuer de voler bas. En attendant, à Kankan, Antoine Dobo campe sur ses positions. Limogé ? Peut-être sur le papier. Mais dans les faits, il tient toujours les rênes… et le micro.

Laguinee.info

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