Ce jeudi matin, un imposant dispositif sécuritaire a encerclé le siège du RPG Arc-en-ciel à Gbessia, empêchant l’un de ses cadres de faire une déclaration pourtant annoncée publiquement. La raison ? Le parti est suspendu. La réalité ? La liberté d’expression d’un acteur politique est, une fois de plus, piétinée au nom d’un ordre public à géométrie variable.
À l’origine de cette démonstration de force : l’intention du RPG-AEC de répondre à ce qu’il considère comme des provocations. Mais cette volonté de répliquer s’est heurtée à un mur de boucliers et d’injonctions. Le commandant des forces de l’ordre, sans détour, a interdit toute réunion sous prétexte de la suspension du parti. Une suspension qui, à en juger par les faits récents, ne s’applique pas à tous avec la même rigueur.
« Nous savons que nous sommes sous suspension, mais nous nous réunissons pour répondre aux gens qui nous ont provoqués », a osé rappeler Dr Sékou Condé, visiblement conscient de la ligne rouge qu’il franchissait, rapporte Mosaiqueguinee.com. Selon notre source, la réponse des forces de l’ordre ne s’est pas fait attendre : pas de violence, mais pas de rassemblement non plus. L’ordre a été donné de disperser les militants, ce que le secrétaire permanent a fait, non sans amertume.
Dans un dernier appel, face aux militants venus nombreux : « Les autres ont tenu leur déclaration sans être empêchés. Mais nous, on nous empêche. On sait ce qui se passe dans le pays. Svp, rentrez tranquillement chez vous », a déclaré Dr Condé, résigné, mais pas vaincu.
La déclaration du RPG ? Elle a finalement été lue, à huis clos, sous les regards braqués des agents de sécurité.
Un fait divers ? Non. Un signal. Une alerte sur l’état de santé d’un droit fondamental : celui de s’exprimer, même quand on déplaît. Aujourd’hui, c’est le RPG. Demain, qui ?
Laguinee.info