À la Banque centrale, l’heure n’est plus aux courbettes. Le personnel a parlé. Et cette fois, il n’est plus question de négociations à huis clos ni de promesses sans lendemain. Une plateforme revendicative, lourde et précise, a été déposée sur la table du gouverneur. La date butoir est fixée : 24 mai. Après, ce sera la grève.
Le ras-le-bol est total
Depuis trop longtemps, les travailleurs disent subir le silence de la direction, le mépris des engagements pris et la remise en cause de leurs droits les plus élémentaires. Alors ils tapent du poing sur la table, avec douze préalables non négociables, véritables conditions de survie d’un climat social déjà délétère.
On y trouve :
Le rétablissement immédiat des évacuations sanitaires, formations, et pèlerinages suspendus sans explication.
La remise des clés aux souscripteurs de la cité BCRG, en souffrance depuis des années.
Le respect des textes : carrière, primes, congés, rien ne doit plus être décidé dans le dos des travailleurs.
La création de comités de santé, d’hygiène, de sécurité et la prise en charge des situations de détresse.
Des salaires décents ou rien
La pilule est amère : pendant que certains directeurs se gavent de privilèges, le reste du personnel survit. Le syndicat réclame :
Une revalorisation du point indiciaire à 22 000 GNF.
Le paiement intégral de nouvelles primes : 14e mois, congés payés, scolarité, habillement…
La suppression des frais abusifs liés à la carte Paycard pour retirer son propre salaire.
Conditions de travail : entre abandon et mépris
La réalité du quotidien au sein de la BCRG est sans appel :
Des bureaux sans climatisation, des ateliers sans ventilation.
Une cantine fermée, douze bus immobilisés, zéro fond d’urgence.
Et, cerise sur le gâteau : l’insalubrité dans plusieurs directions, sans que cela n’émeuve la hiérarchie.
Dialogue social : assez de simulacres?
Le personnel en a assez des faux dialogues et des syndicats de décoration. Il exige :
Une consultation obligatoire avant toute décision à impact social.
La création d’un véritable cadre de concertation, pas un théâtre d’ombres.
Un local syndical fonctionnel, digne d’une institution nationale.
Le ton est donné, le message est clair : soit la direction engage des réponses concrètes, soit le pays verra sa Banque centrale à l’arrêt. Et cette fois, le personnel ne bluffe pas.
Laguinee.info