Le ciel s’assombrit encore un peu plus pour l’opposition ivoirienne. Lundi, Tidjane Thiam a annoncé sa démission de la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal bastion de contestation face au pouvoir en place. Une décision explosive, teintée d’amertume, qu’il justifie par un « harcèlement judiciaire » orchestré, selon lui, pour l’écarter de la course à la présidentielle d’octobre prochain.
Pourtant, Thiam n’a pas l’intention de quitter l’arène. Depuis la France, où il se trouve actuellement, l’ex-banquier international promet de rester en lice dans la bataille électorale, malgré sa radiation récente de la liste électorale ivoirienne. Un coup dur, prononcé au nom de l’article 48 du Code de la nationalité, sur fond d’accusation de double nationalité : l’acquisition de la nationalité française aurait fait de lui un « non-Ivoirien » aux yeux de certains. Dont Valérie Yapo, cadre du PDCI, qui conteste ouvertement la légalité de son élection à la tête du parti en décembre 2023.
La justice, elle, semble avoir tranché en sa défaveur. Et c’est ce cocktail politico-juridique explosif qui l’a poussé à se retirer, laissant derrière lui un PDCI affaibli, secoué par les querelles internes et les coups de boutoir institutionnels.
Pour éviter le chaos, Thiam a nommé un président par intérim : Ernest N’Koumo Mobio, un homme discret mais loyal, chargé de tenir la barre en pleine tempête. Ce lundi, les cadres du parti se sont réunis en urgence à Abidjan pour tenter de colmater les brèches à moins de six mois d’une élection présidentielle sous haute tension.
Un constat s’impose : à ce jour, ni Tidjane Thiam, ni Laurent Gbagbo ne sont en lice pour octobre. L’opposition ivoirienne avance en boitant, sur un terrain miné. Et pendant que certains bataillent pour exister, le pouvoir, lui, continue sa course sans obstacle. Pour combien de temps encore ?
Laguinee.info