La Guinée n’est plus un pays en devenir. Elle est désormais un modèle en construction. Et c’est Lionel Zinsou, ancien Premier ministre béninois et président du Comité exécutif de SouthBridge, en mission à Conakry pour la création du Fonds souverain de la République de Guinée, qui le dit sans détour : « L’ambition de la Guinée est brillante ».
Du haut de son expertise et fort d’une vision panafricaine, Zinsou voit dans le projet Simandou bien plus qu’une aventure minière. Il y décèle « un tournant stratégique pour l’Afrique entière ». À ses yeux, la Guinée n’est plus ce pays que l’on observe avec scepticisme depuis les chancelleries internationales ; elle devient une « destination d’investissements, comme elle le sera bientôt pour le tourisme ».
Simandou n’est pas qu’un gisement de fer parmi tant d’autres. C’est « le plus grand gisement de fer à haute teneur au monde », rappelle-t-il, mais surtout un levier pour repenser l’économie guinéenne. Car ce qui se joue, c’est bien une transformation de fond : celle d’un pays qui refuse désormais de se contenter d’exporter ses ressources à l’état brut. « La différence entre l’exportation brute et la transformation locale, c’est l’emploi tout simplement », martèle l’économiste.
Zinsou salue aussi la vision 2040, qu’il qualifie de « modèle africain », tant dans sa démarche que dans ses ambitions. Ce n’est plus uniquement la rente minière qui fait rêver, mais l’écosystème que la Guinée cherche à bâtir : rail, ports, zones industrielles, transformation locale, et bientôt, un fonds souverain. « C’est une initiative qui va considérablement accélérer le bien-être dans le pays », promet-il.
À l’image des tigres asiatiques, la Guinée trace sa route vers l’émergence avec méthode. L’idée de constituer un capital public à travers un fonds souverain, alimenté par les revenus miniers, n’est pas nouvelle, mais sa concrétisation serait une première historique pour le pays. Zinsou en est convaincu : « Tous les pays d’Asie qui sont devenus de véritables pays émergents ont su créer des fonds souverains. La Guinée les rejoint aujourd’hui ».
Au-delà des ressources, c’est bien une volonté politique et une ambition structurée qui attirent les regards. « Dieu a été généreux avec la Guinée en termes de patrimoine », sourit Zinsou. Reste à savoir si les dirigeants sauront transformer ce patrimoine en richesse partagée. Car une chose est sûre : l’Afrique, elle, observe.
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