L’horreur a une fois de plus frappé au cœur de la cité. Ce lundi 12 mai 2025, le corps sans vie d’un nouveau-né, mutilé et abandonné dans un drap, a été découvert au marché Dibida, situé dans le quartier Korialèn de la commune urbaine de Kankan. La scène macabre a choqué tout un quartier, réveillant les vieux démons d’une société aux pratiques parfois inavouables.
C’est une passante qui, la première, aurait aperçu le petit corps dissimulé dans un emballage. Alertés, les commerçants et riverains se sont précipités sur les lieux, découvrant l’innommable : un bébé dont certaines parties du corps la tête, les mains, les pieds étaient visibles, mais le reste semblait déformé ou manquant.
Le témoignage de Djamo Kaba, administrateur général du marché, est glaçant :
« Ce matin, nous avons été bouleversés par cette découverte. Un de nos agents m’a informé de la présence d’un corps sans vie, un nouveau-né qui n’avait même pas une forme complète. Immédiatement, le commandant de la police communale a contacté la police. Ils sont venus, ont fait les constats et informé le procureur pour l’ouverture d’une enquête. Il faut que les femmes arrêtent ces pratiques. Ce n’est pas humain, c’est révoltant. »
Un témoin, qui a requis l’anonymat, a ajouté que c’est un déséquilibré connu du marché, nommé Aly, qui aurait découvert le bébé :
« Il est venu en courant vers nous en criant. Quand on lui a demandé ce qui se passait, il nous a dit qu’il y avait un bébé mort enveloppé dans un drap. Nous nous sommes rendus sur place, et c’était vrai. On a tout de suite informé les responsables du marché. »
L’émotion est à son comble dans cette enceinte commerciale. Aminata Keita, deuxième responsable du marché Dibida, lance un cri du cœur :
« S’il vous plaît, mes sœurs, quand vous ne pouvez pas garder un enfant, ne le tuez pas. Donnez-le à quelqu’un. Dieu seul sait combien il est difficile de mettre un enfant au monde. Le marché n’est pas un cimetière. »
Une enquête a été immédiatement ouverte par les services de sécurité. Mais au-delà des procédures judiciaires, c’est tout un pan de notre société qui se retrouve une fois encore confronté à ses contradictions, ses silences, ses drames tus.
Combien de nouveau-nés devront encore être jetés, mutilés, oubliés avant que le sursaut collectif ne devienne réalité ?
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info