mardi, mai 13, 2025
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Kits biométriques à 35 millions: « Le CNRD avait promis la vertu, mais nous sommes face à un déni de transparence»

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Le recensement biométrique en cours en Guinée fait déjà l’objet de vives critiques. Mais c’est un détail en apparence technique qui a mis le feu aux poudres : l’achat de 6 000 kits de recensement pour un montant annoncé de 35 millions de dollars, sans aucune information publique sur la procédure d’acquisition.

Samedi 10 mai 2025, lors d’une conférence de presse au siège du Bloc Libéral à Lambanyi, son président, Dr Faya Millimouno, a exprimé son indignation. « On nous a simplement annoncé un matin qu’il y a 6 000 kits qui ont été réceptionnés. Nous sommes dans une République. Où est passé l’appel d’offres ? », s’est-il exclamé devant un parterre de journalistes.

Le leader du BL ne décolère pas : aucun document officiel, aucun calendrier de passation, aucune publication des soumissionnaires ni du prestataire retenu. « On parle de 35 millions de dollars. Est-ce qu’il y a eu appel à la concurrence ? Qui a validé ce marché ? Où sont les preuves ? », martèle-t-il.

Un scandale en puissance ?

Dans un contexte où plusieurs anciens ministres croupissent en prison pour des faits présumés de mauvaise gestion, cette nouvelle dépense publique, floue dans sa genèse, fait tache. Pour Dr. Millimouno, le flou est volontaire : « On ne peut pas parler de bonne gouvernance et refuser de publier les détails d’un contrat de cette ampleur. Le CNRD avait promis la vertu, mais nous sommes face à un déni de transparence. »

L’acquisition de ces kits n’est pas anodine : ils doivent servir de base au fichier électoral et aux prochaines échéances politiques. D’où l’importance, selon le BL, de garantir leur fiabilité, leur origine, et surtout la régularité du processus ayant mené à leur achat.

En l’absence de réponses claires du gouvernement, le doute s’installe, et avec lui, la crainte que le processus de recensement ne repose sur un marché public potentiellement truqué, à rebours des discours officiels sur la « moralisation de la gestion publique ».

La transparence n’est pas une option, conclut le président du Bloc Libéral. C’est une exigence démocratique.

Laguinee.info

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