mercredi, mai 14, 2025
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Recensement biométrique en Guinée : le Bloc Libéral dénonce un déséquilibre flagrant dans la répartition des kits d’enrôlement

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En Guinée, le processus de recensement biométrique soulève une vive polémique. Le Bloc Libéral (BL), par la voix de son président Dr Faya Millimouno et de son chargé de communication Ibrahima Mbemba Bah, alerte sur une série de dysfonctionnements qui, selon le parti, entachent la crédibilité du processus électoral en cours. Au cœur de leurs inquiétudes : la répartition inégale des kits d’enrôlement sur l’ensemble du territoire national.

Selon les chiffres avancés par le BL, la région administrative de Kankan concentre à elle seule 30% des kits, soit 1 517 unités, contre seulement 14% pour Kindia, 15% pour Conakry, pourtant la plus peuplée du pays et à peine 10% pour Nzérékoré, 8% pour Labé et 4% pour Mamou. « C’est un déséquilibre criard qui remet en cause l’égalité d’accès des citoyens à l’enrôlement », dénonce Ibrahima Mbemba Bah cité par nos confrères de visionguinee.com.

Dr Millimouno ne s’arrête pas à la répartition géographique. Il pointe du doigt le manque de transparence dans l’acquisition des 6 000 kits, dont le coût avoisinerait les 35 millions de dollars. « A-t-on lancé un appel d’offres ? Si oui, où est la preuve ? Quels ont été les critères de sélection ? », interroge-t-il, évoquant une gestion opaque qui rappelle d’autres affaires de mauvaise gouvernance ayant conduit à l’emprisonnement d’anciens dignitaires.

Le président du BL s’inquiète également de la fiabilité technique du processus. Dans plusieurs localités, des dysfonctionnements sont signalés : des machines non opérationnelles, des agents mal formés, et une alimentation énergétique fragile, notamment dans les zones rurales à l’approche de la saison des pluies. « Quand les panneaux solaires ne suffisent plus, le recensement s’arrête », déplore-t-il.

Pour le BL, cette combinaison de facteurs: irrégularités techniques, manque de transparence financière et inégalité de traitement entre les régions, pourrait biaiser le fichier électoral et, à terme, fausser le jeu démocratique. « Le risque, c’est qu’une ou deux régions puissent à elles seules peser plus de 51% dans l’élection présidentielle. Ce serait une catastrophe pour la démocratie », avertit M. Bah.

Face à ces constats, le Bloc Libéral appelle à une révision urgente du dispositif, exigeant équité, transparence et fiabilité dans l’organisation du recensement. À défaut, c’est la légitimité même du futur scrutin qui pourrait se retrouver fragilisée.

Laguinee.info

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