mardi, mai 13, 2025
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Recensement en Guinée : Ibrahima Diallo demande 60 jours de prolongation face aux dysfonctionnements

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Alors que le recensement biométrique des citoyens guinéens âgés de 10 ans et plus doit s’achever le 30 mai prochain, des voix s’élèvent pour dénoncer les nombreux dysfonctionnements qui entravent son bon déroulement. Parmi elles, celle d’Ibrahima Diallo, qui plaide pour une prolongation de soixante jours, estimant que « le droit civique des Guinéens ne peut être bradé sur l’autel de l’improvisation et du laxisme administratif ».

Lancé officiellement le 15 avril 2025, le recensement à des fins d’état civil et électorales peine à atteindre ses objectifs. Selon plusieurs témoignages recueillis, l’opération n’a effectivement démarré que cinq à sept jours après la date prévue dans la majorité des localités. Dans certaines zones, aucune trace d’agents recenseurs.

« Des informations qui me sont parvenues indiquent que, dans certaines localités du pays, les citoyens n’ont, à ce jour, pas aperçu la moindre présence d’agents recenseurs », alerte Ibrahima Diallo.

Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là. Nombre de citoyens ne disposent pas de pièces d’état civil valables, en particulier d’extraits de naissance, pourtant indispensables pour l’enrôlement. Si les ministères de la Justice et de l’Administration ont pris un arrêté conjoint pour faciliter l’obtention de jugements supplétifs, le dispositif reste largement inaccessible.

« Malgré les mesures annoncées, la lenteur du processus et l’éloignement des juridictions privent des milliers de citoyens de leur droit de se faire recenser », déplore M. Diallo, qui évoque une « rupture d’égalité entre les Guinéens des villes et ceux des zones rurales ».

À l’étranger, la situation n’est guère meilleure. Le recensement des Guinéens de la diaspora, prévu du 30 avril au 20 mai 2025, n’a toujours pas commencé dans plusieurs ambassades et consulats, à la date du 9 mai. Une situation préoccupante selon lui : « Comment comprendre que nos compatriotes de la diaspora n’aient toujours pas accès au recensement à moins de dix jours de la clôture ? C’est inadmissible ! »

Conséquence de tous ces retards : à ce jour, moins d’un million de citoyens auraient été recensés, un chiffre bien en deçà des attentes. « Ce chiffre, à ce stade, traduit l’ampleur du raté organisationnel. Ce n’est pas aux citoyens de subir les conséquences de ce désordre », insiste-t-il.

C’est pourquoi, dans un appel solennel, Ibrahima Diallo recommande « avec insistance, une prolongation de soixante jours du recensement des Guinéens », estimant qu’il s’agit là d’une mesure de bon sens. « Il n’y a pas de démocratie sans citoyens reconnus par l’État. Et il n’y aura pas d’élections crédibles sans un recensement inclusif et transparent », conclut-il.

Reste à savoir si les autorités répondront favorablement à cet appel, dans un contexte où la transparence et l’équité du processus électoral sont scrutées de près.

Laguinee.info

 

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