La colère monte. Et cette fois, elle vient du président de l’Union pour la Défense des Consommateurs. Invité ce mardi 6 mai 2025 de l’émission « Le Scanner » sur Cavi Médias, M’Bany Sidibé a tiré à boulets rouges sur l’état désastreux du réseau téléphonique en Guinée. Il accuse l’État de laxisme et l’Autorité de régulation de passivité, face à des opérateurs déconnectés des réalités des consommateurs.

« Le réseau se dégrade de temps en temps. Aujourd’hui, la qualité est très mauvaise et le coût est exorbitant », s’indigne-t-il au micro. Dans un ton ferme, le défenseur des usagers pointe du doigt un abandon total des consommateurs par le ministère des Postes et Télécommunications et l’ARPT, censés réguler le secteur.

Orange, MTN, Cellcom : des opérateurs hors service ?

Sans détour, M’Bany Sidibé désigne l’opérateur Orange comme le principal responsable de la piètre qualité du service. « Le service rendu aux consommateurs laisse à désirer, surtout chez Orange, pourtant leader sur le marché. À chaque fois que nous appelons les responsables de l’ARPT, ils nous disent qu’ils prennent des décisions. Mais très malheureusement, on ne voit rien. »

Pour lui, la Guinée vit aujourd’hui un simulacre de concurrence. « Le pays ne dispose en réalité que d’un seul opérateur. MTN, Cellcom… ce sont des coquilles vides. Sur le terrain, leur service est dérisoire. Les consommateurs sont désemparés. »

Une régulation fantôme et un appel au président

L’indignation monte d’un cran lorsqu’il évoque les innombrables plaintes reçues chaque jour. Des plaintes qui, selon lui, tombent dans les oubliettes d’une ARPT sourde et inefficace. « Nous sommes au regret de constater que c’est notre souveraineté même qui est en train d’être bafouée par certaines autorités. »

Dans un dernier appel, M’Bany Sidibé interpelle directement le président de la transition. « Lorsqu’il a pris le pouvoir, il nous a promis d’être du côté des consommateurs pour lutter contre la vie chère. Mais aujourd’hui, rien ne va. Le téléphone est devenu central dans la vie des Guinéens : appels, messages, transactions… Et pourtant, c’est le chaos total. »

Un cri d’alarme qui résonne comme une sonnette d’alerte, à l’heure où la digitalisation du pays dépend d’un réseau… à bout de souffle.

Laguinee.info