Une situation dramatique se joue en silence à la frontière de Rosso, entre la Mauritanie et le Sénégal. Depuis plusieurs jours, plus de 250 ressortissants guinéens y sont bloqués, dans des conditions particulièrement précaires. Sur les deux rives du fleuve qui sépare les deux pays, ces hommes et femmes vivent un véritable « purgatoire », sans assistance ni perspective claire de sortie.
Selon nos informations, la majorité de ces Guinéens se trouvent du côté mauritanien. Ils auraient été arrêtés à Nouakchott, la capitale mauritanienne, puis déportés en groupes successifs vers la frontière sénégalaise. Mais là, les autorités du Sénégal opposent un refus catégorique de les accueillir ou même de leur permettre un simple transit sur leur territoire.
« N’ayant pas été averti, on peut dans une certaine mesure comprendre l’attitude de l’État sénégalais, même si les règles de la CEDEAO consacrent la liberté de circulation des personnes et des biens », explique un guinéen bloqué du côté mauritanien selon Africaguinee.com. « Pour trouver une solution, il faut une implication des autorités guinéennes au plus haut niveau pour nous sortir de ce piège», rapporte notre source.
Sur la rive sénégalaise, une cinquantaine d’autres Guinéens seraient également coincés. Selon nos sources, ces personnes vivent dans une extrême précarité, privées de presque tout : abri, nourriture, soins, et moyens de transport. La situation est d’autant plus alarmante qu’elle implique des profils variés. Certains de ces migrants étaient établis depuis longtemps en Mauritanie, tandis que d’autres tentaient de poursuivre leur chemin vers l’Europe, dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Pour l’heure, aucun dispositif d’assistance humanitaire n’a été mis en place, et les appels à l’aide lancés par les concernés restent sans réponse. Ce silence officiel, dans un contexte de violation des principes de libre circulation établis par la CEDEAO, soulève de nombreuses questions sur la protection des citoyens guinéens à l’étranger.
L’urgence est désormais diplomatique et humanitaire. Une réaction rapide des autorités guinéennes, avec l’appui de leurs homologues régionaux, pourrait éviter que ce drame ne tourne à la tragédie.
Laguinee.info