dimanche, mai 4, 2025
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Soutien au CNRD : Kalil Camara rappelle la loi aux magistrats

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La récente sortie d’Alphonse Charles Wright, ancien ministre de la Justice et magistrat, en soutien au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), continue de faire des vagues. Face à l’ampleur des critiques, le juriste Kalil Camara est monté au créneau pour rappeler fermement les règles fondamentales qui encadrent la profession de magistrat en Guinée.

« Les magistrats sont tenus aux devoirs qui tiennent à leur état, à l’honneur et à la dignité de leur profession », a souligné d’entrée Kalil Camara. Selon lui, qu’ils soient du parquet ou du siège, les magistrats doivent faire preuve d’indépendance, d’impartialité et d’intégrité, ce qui impose une stricte obligation de réserve.

Le juriste a rappelé que la loi guinéenne est sans ambiguïté sur ce point. « La loi 054 portant statut des magistrats interdit sans ambiguïté aux magistrats l’adhésion à un parti politique et les manifestations de nature politique », a-t-il martelé, en s’appuyant sur l’article 30 de ladite loi. Il a précisé que ces interdictions valent aussi bien pour les manifestations contre que pour celles en faveur du pouvoir en place.

Pour Kalil Camara, il ne fait aucun doute que « le magistrat n’a le droit de prendre part à aucun mouvement de nature politique ou en soutien au gouvernement. Il n’a pas non plus le droit de se prononcer sur des causes autres que celles qui le concernent personnellement ». Dès lors, toute prise de position politique, quelle qu’elle soit, est incompatible avec l’éthique de la magistrature.

Loin de s’arrêter à ce rappel de principes, Kalil Camara a averti que toute infraction constitue une faute professionnelle. « Conformément à l’article 35 de la loi susvisée, tout manquement par un magistrat à ces devoirs constitue une faute professionnelle », a-t-il insisté.

Abordant la question des promotions dans la magistrature, il a dénoncé certaines pratiques qu’il juge contraires à l’éthique judiciaire. « La promotion des magistrats doit être fondée sur des facteurs objectifs, en particulier les qualifications professionnelles, la compétence, l’intégrité et l’expérience, et non sur la manifestation de soutien, directement ou indirectement, au gouvernement qui semble désormais la voie facile pour certains magistrats », a-t-il regretté.

En rappelant que l’obligation de réserve s’impose même aux magistrats en position de détachement, Kalil Camara a voulu marquer une ligne rouge claire : « Elle interdit également toutes manifestations d’hostilité au principe ou à la forme du gouvernement, de même que toutes prises de positions politiques publiques ou toutes démonstrations de nature politique incompatibles avec l’obligation de réserve que leur imposent leurs fonctions ».

Cette mise au point intervient dans un contexte tendu où la question de l’indépendance de la justice reste plus que jamais au cœur des débats politiques en Guinée.

 

Laguinee.info

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