À quelques jours du quatrième cycle de l’Examen périodique universel (EPU) de la République de Guinée devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, plusieurs organisations de la société civile ont organisé une conférence de presse ce mardi à la Maison de la Presse de Conakry. Objectif : alerter l’opinion nationale et internationale sur la persistance des violences basées sur le genre (VBG) et appeler les autorités à des engagements fermes.
Parmi les organisations présentes figuraient Amnesty International Guinée, le Centre africain de formation et d’information sur les droits humains et l’environnement (CAFID), la Coalition des ONG de protection et de promotion des droits de l’enfant (COLTE/CDE) ainsi que l’Observatoire guinéen des droits de l’homme. Toutes ont dressé un tableau sombre de la situation des femmes et des enfants en Guinée.
Des chiffres qui interpellent
Selon les ONG, plus de 80 % des filles et femmes guinéennes sont exposées à des violences, et seulement 1 % des cas de viol sont signalés. Les mariages précoces et les mutilations génitales féminines (MGF) restent également très répandus : « 46 % des filles sont mariées avant 18 ans et 95 % des femmes sont victimes de MGF », dénoncent-elles.
Des recommandations urgentes
Face à ce constat alarmant, les organisations ont formulé plusieurs recommandations, notamment :
La mise en place d’un système de suivi judiciaire des violences basées sur le genre ;
La gratuité des soins médicaux pour les survivantes ;
L’adoption d’une loi globale contre les violences faites aux femmes.
Les intervenantes ont également insisté sur l’importance d’améliorer l’accès à l’éducation et à la santé, en particulier pour les enfants vulnérables. Elles rappellent que les enfants sont également victimes de travail forcé, de mariages précoces et de mutilations.
Des solutions concrètes pour l’avenir
Parmi les pistes de solutions proposées figurent :
La récupération et la scolarisation des enfants exploités dans les rues, marchés, carrières, plantations et zones minières ;
La construction de salles de classe, surtout en zones rurales ;
Le recrutement et l’affectation d’enseignants qualifiés dans ces zones ;
La modernisation de l’état civil et la gratuité de l’enregistrement des naissances ;
L’adaptation des infrastructures scolaires aux enfants en situation de handicap.
À travers ces propositions, les ONG entendent influencer positivement le processus de l’EPU prévu le 29 avril à Genève, dans l’espoir que l’État guinéen prenne des engagements concrets pour la protection des droits fondamentaux des femmes et des enfants.
Laguinee.info