mardi, avril 22, 2025
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Washington lâche l’Afrique : vers une fermeture massive des ambassades américaines

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Un projet de décret présidentiel, daté du 20 avril et consulté par le New York Times, laisse entrevoir un virage radical de la diplomatie américaine. Selon ce document explosif, la Maison Blanche envisage une réorganisation complète du département d’État, avec à la clé une réduction drastique de la présence diplomatique en Afrique. Objectif affiché : recentrer la politique étrangère sur les seuls intérêts des États-Unis, réduire les dépenses publiques, et éliminer les « abus » dans l’appareil diplomatique. Un langage technocratique qui masque à peine une volonté assumée de repli.

Le document propose ni plus ni moins que la suppression de plusieurs bureaux clés : ceux chargés du climat, des droits humains, et de la démocratie. Des piliers historiques de la politique étrangère américaine depuis la Guerre froide, balayés d’un trait de plume.

Mais le coup le plus dur est porté à l’Afrique. Le bureau actuel du département d’État dédié au continent serait tout simplement dissous. À sa place : un vague « envoyé spécial pour les affaires africaines », directement rattaché à la Maison Blanche. Un titre creux qui rappelle davantage les stratégies d’influence ponctuelles que les partenariats durables. Plus inquiétant encore, les ambassades et consulats jugés « non essentiels » en Afrique subsaharienne pourraient être fermés, les survivants étant placés sous la coupe de cette nouvelle entité.

Ce redécoupage géopolitique ramène l’Afrique à la périphérie des priorités américaines. Le monde serait désormais divisé en quatre grandes régions d’intérêt stratégique : l’Eurasie, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Asie-Pacifique. L’Afrique, elle, devient une zone de gestion secondaire. Une relégation brutale.

Interrogé ce dimanche, Marco Rubio, nouveau chef de la diplomatie américaine, a démenti les informations, sans toutefois fournir de précisions sur les intentions réelles du gouvernement. Une manœuvre classique : nier, gagner du temps, puis exécuter en silence.

Derrière cette « réforme », une ligne politique se dessine : réduction de l’influence internationale des États-Unis, désengagement progressif des partenariats historiques, et recentrage sur les seuls enjeux perçus comme vitaux. Plusieurs médias américains rapportent déjà des coupes imminentes dans le budget du département d’État, susceptibles de toucher des institutions multilatérales comme l’ONU ou l’OTAN.

Si ce projet voit le jour, il marquera une rupture franche avec la tradition interventionniste et multilatéraliste américaine. Pour l’Afrique, c’est une page qui se tourne – brutalement.

 

Laguinee.info

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