Le procès de Mamadou Aliou Bah connaît un nouveau coup d’arrêt. Le collectif d’avocats chargé de la défense du président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) a annoncé ce mercredi sa décision de suspendre sa participation à l’audience prévue devant la première chambre des appels correctionnels de la Cour d’appel de Conakry.

En cause : des « atteintes graves à la sécurité et à la transparence du procès », selon les termes du communiqué publié par la défense.

Les faits remontent à ce mercredi matin. Aux environs de 7h, un groupe de jeunes individus, « manifestement organisés » et inconnus du public habituel des audiences, a été autorisé à accéder librement à la salle, sans contrôle ni fouille préalable. Ce comportement, jugé « intimidant » par les avocats, s’est déroulé sous le regard passif  voire complice  des forces de sécurité, selon le collectif.

Parallèlement, plusieurs membres du public ainsi que des observateurs diplomatiques habitués des précédentes audiences ont été empêchés d’entrer. Une sélection à l’entrée qui interroge, dans un procès à haute portée politique.

Dans ces conditions, le collectif estime que les garanties minimales pour un procès serein et équitable ne sont plus réunies. Il dénonce une manœuvre orchestrée, portant « atteinte à la crédibilité des débats » et à l’intégrité de la procédure.

Les avocats annoncent donc la suspension de leur participation, et conditionnent leur retour à des « garanties sérieuses de sécurité et d’impartialité ».

Ils réaffirment, enfin, leur attachement aux principes fondamentaux de l’État de droit : droit à un procès équitable, protection des droits de la défense et respect des procédures.

Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été émise par la Cour d’appel de Conakry.

Laguinee.info